Les pôles de compétitivité réclament une aide supplémentaire de l'État

ovationEn plein amorçage de leur deuxième phase, les plus grands pôles de compétitivité réclament aux pouvoirs publics une rallonge de 900 millions d'euros. Vendredi dernier, les 17 pôles à vocation mondiale, fédérés en club, ont estimé que les financements actuels sont insuffisants pour relever les enjeux de la période 2009-2011 qui s'ouvre en pleine crise économique.Pourtant, en lançant cette deuxième phase (appelée « pôles 2.0 ») en octobre dernier, le Premier ministre a reconduit la dotation globale de 1,5 milliard d'euros qui avait été allouée pour la période 2006-2008 aux 71 pôles. Cette manne, additionnée aux compléments des collectivités locales et surtout aux 3,3 milliards investis par les industriels, a permis de lancer 1.400 projets pour un total de 5 milliards d'euros, détaille Dominique Vernay, président de Systematic et initiateur du club des 17. À lui seul, ce dernier a lancé 1.100 projets et mobilisé 5.000 PME. Or 300 de ces projets arrivent aujourd'hui à maturité. « Ils entrent en phase d'industrialisation. Ce qui implique d'aider les PME à investir dans la production, le marketing et la distribution », explique Dominique Vernay. Les pôles mondiaux proposent donc de leur réserver 300 millions d'euros du milliard d'ISF collecté chaque année dans le cadre de la loi Tepa (les contribuables assujettis à l'ISF peuvent déduire une partie du montant investi dans une PME). Autre contrainte, depuis l'évaluation de l'été 2008, les pôles doivent signer des contrats de performances (la plupart devraient être signés en juillet) et s'engager sur des objectifs triennaux. Ils sont soumis à une sélectivité accrue alors que le nombre de leurs adhérents augmente. Mais, en face, « les crédits n'augmentent pas », pointe le club des 17. Le Fonds unique interministériel (FUI), dont le taux d'intervention a été modifié depuis le renforcement du crédit d'impôt recherche, ne contribuera plus qu'à hauteur de 600 millions d'euros contre 830 auparavant, dont 105 réservés aux « plates-formes collaboratives ». Les pôles, craignant de voir celles-ci siphonner les budgets des autres projets, demandent 100 millions d'euros supplémentaires auxquels ils ajoutent 300 millions destinés à « incuber les marchés du futur ». Soit une enveloppe de 900 millions d'euros.Pas sûr que la quête soit fructueuse. L'État compte en effet profiter de la phase « 2.0 » pour se désengager petit à petit, profitant de l'implication grandissante des collectivités locales et de la montée en puissance de la Caisse des dépôts. capital-risqueFrançois Fillon a d'ailleurs ouvertement invité les PME à faire appel au capital-risque. « Les capital-risqueurs sont de plus en plus actifs. Nous sommes en train de réfléchir à un mode d'association en adéquation avec nos statuts », reconnaît Henri Verdier, le président de Cap Digital. Mais, tempère Jean Laurent, à la tête du pôle Finance Innovation, « avec la crise se profile un risque d'assèchement des ressources du capital-investissement. D'où notre appel au financement public ». En attendant une hypothétique rallonge, un fonds d'investissement de capital-risqueurs est à l'étude. À moins que les rapprochements de pôles qui se dessinent n'augmentent la part de gâteau de chacun. Clarisse Jay
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