Bayer mise sur la biotech

Bayer profitera-t-il de la crise pour faire des emplettes?? « Nous souhaitons continuer à nous reanforcer dans la biotech », a déclaré Werner Wenning, son président, lors d'une conférence à l'invitation du conglomérat allemand. Avec une génération de liquidités nette de 2,6 milliards d'euros fin septembre, le groupe en a les moyens. Depuis le rachat de son compatriote Schering en 2006, la pharmacie est la principale activité de Bayer (45 % des ventes), devant l'agrochimie et la chimie. Et la biotechnologie (production de molécules à partir du vivant), moins exposée au risque générique, a les faveurs du groupe, qui a déjà acquis mi-septembre la PME allemande Direvo (45 personnes) pour 210 millions d'euros. Objectif : renforcer sa recherche fondamentale dans l'hémophilie et l'oncologie (cancer). Jusque-là, l'inventeur de l'aspirine s'était contenté de partenariats avec des biotechs. Les dirigeants de Bayer espèrent que ce rachat leur permettra de compter « un tiers de produits en développement issus de la biotech contre 15 à 20 % actuellement ».branche chimie à la peineContrairement à la plupart des laboratoires, Bayer Santé n'a pas un besoin urgent de relais de croissance?: « Aucune perte de brevet n'est attendue avant 2014, sur l'antibiotique Avelox », rappelle Kemal Malik, responsable développement de la division santé. Surtout, le groupe dispose de deux potentiels blockbusters (médicaments à plus d'un milliard d'euros de ventes annuelles)?: le Nexavar, utilisé contre les cancers du rein et du foie et en phase d'étude pour plusieurs autres indications, et l'anticoagulant Xarelto, qui vient d'obtenir l'autorisation d'être commercialisé en Europe et dont l'approbation aux États-Unis est espérée mi-2009. Les dirigeants en attendent plus de 2 milliards d'euros annuels en période de croisière.En revanche, la branche chimie de Bayer (31 % des ventes à fin septembre), qui produit des revêtements pour le bâtiment et l'automobile, est à la peine. « Les ventes et les profits ont considérablement diminué en octobre et novembre. Nous avons déjà réduit la production et songeons à des arrêts temporaires pour 2009 », a expliqué Werner Wenning. Les dirigeants n'ont d'ailleurs pas confirmé leur objectif d'une croissance globale des ventes de Bayer de plus de 5 % pour cette année. Ils ont en revanche réitéré celui d'une hausse de l'excédent brut d'exploitation (Ebitda). AUDREY TONNELIER, à LEVERKUSEN
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