L'automobile européenne accentue sa chute

L a chute des immatriculations de voitures neuves s'accélère en Europe. Le marché de l'Union européenne a plongé de 25,8 % le mois dernier, après une dégringolade de 14,5 % en novembre. Certes, le mois dernier comprenait deux jours ouvrables de moins qu'en novembre 2007. Il n'empêche. C'est le septième mois consécutif de baisse. Tous les grands marchés étaient en fort retrait. La France a reculé de 14 %. L'Allemagne (? 17,7 %) l'Italie (? 29,5 %), la Grande-Bretagne (? 36,8 %), l'Espagne (? 49,6 %) font encore pire. Les nouveaux pays membres de l'Union en Europe de l'Est et centrale affichent aussi un fort déclin (? 22,6 %).La chute, certes sévère, doit toutefois être relativisée. Car n'oublions que l'Europe a connu jusqu'ici des années record. Il n'est pas illogique que le cycle favorable s'achève un jour ou l'autre. Et ce d'autant que la fiabilité des véhicules, et donc leur durabilité, a plutôt tendance à s'accroître, rendant le renouvellement moins nécessaire. D'ailleurs, le parc vieillit.D'autres facteurs structurels peuvent aussi expliquer le désamour des consommateurs pour l'automobile, au-delà de la conjoncture. Le coût d'utilisation d'un véhicule devient très élevé, voire dissuasif (frais d'assurance et de stationnement, systématisation des contrôles radars et envolée des PV, hausse sur le long terme du prix des carburants malgré la baisse temporaire actuelle?). En outre, d'autres débours au sein des ménages viennent concurrencer le budget automobile, comme l'explosion des dépenses en télécoms.phénomènes sociétauxPar ailleurs, la multimotorisation des ménages se voit aussi freinée. Aiguillonnée jusqu'ici par la tendance des citadins à s'éloigner des villes ? où l'habitat devient trop cher ? pour les banlieues, la tendance à s'équiper de plusieurs voitures est désormais contrebalancée par les restrictions d'utilisation frappant ceux qui habitent encore dans les centres urbains. Ceux-ci sont, pour leur part, incités à ne posséder qu'une voiture, voire aucune. Le phénomène est net à Paris. En règle générale, l'opprobre « politico-écologique » dont l'automobile est l'objet finit logiquement par? détourner maints consommateurs de l'achat d'un véhicule. Étant présentée comme un repoussoir, polluant, encombrant, accidentogène, la voiture fait de moins en moins rêver. Ces phénomènes sociétaux ne font que s'ajouter à la crise conjoncturelle de l'automobile. Au Japon, les experts prévoient ainsi un déclin durable de l'engouement pour l'automobile, notamment de la part des jeunes.Dans ce contexte européen peu porteur, Renault a reculé légèrement moins que le marché en novembre dernier, grâce surtout à sa marque roumaine Dacia. En revanche, PSA a plongé davantage, Peugeot étant plus pénalisé que Citroën. Le comportement des constructeurs français pris dans leur ensemble reste médiocre alors que Renault et PSA sont pourtant avantagés par la meilleure résistance de leur marché intérieur par rapport à l'Allemagne ou l'Italie et par l'engouement général pour les petits véhicules, dont ils sont les spécialistes.
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