Les médecins déterrent la hache de guerre contre le gouvernement

Le malaise couvait depuis plusieurs mois, mais le climat vient de se détériorer fortement entre les médecins et le gouvernement. Le désaccord vient des négociations entre les professionnels de santé et l'assurance-maladie sur deux dossiers majeurs?: la répartition des médecins sur le territoire, pour mettre fin aux déserts médicaux, et l'encadrement des dépassements d'honoraires. Un accord devait être conclu avant la fin de l'année, faute de quoi Nicolas Sarkozy avait prévenu qu'il « agirait ».« Nous négocions avec une arme sur la tempe. Nous avons fait des propositions et nous n'avons aucune réponse du gouvernement, qui bloque les négociations pour étrangler le système conventionnel. Le gouvernement veut utiliser la loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires » (HPST) pour imposer sa volonté et étatiser le système », s'est insurgé hier, publiquement, Michel Chassang, le président de la CSMF, premier syndicat de médecins libéraux. Face à « cette situation de crise majeure », ce dernier en appelle à Nicolas Sarkozy pour « rétablir un climat de confiance avec les médecins », afin de conclure rapidement un accord. Les médecins sont d'autant plus impatients que le gouvernement a lié l'augmentation de 22 à 23 euros de la consultation du médecin généraliste à l'aboutissement de cette négociation globale. Or, les médecins attendent depuis plus de deux ans cette hausse tarifaire. De source gouvernementale, on laisse entendre que le 31 décembre n'est pas une date butoir et que les négociations devraient se poursuivre pour aboutir avant l'examen de la loi HPST au Parlement, en février prochain.ne Pas tout céder« Il n'y aura pas d'accord, parie cependant un expert du monde de la santé. Par exemple, on ne peut créer un secteur tarifaire optionnel encadrant les dépassements d'honoraires que si on régule parallèlement le secteur 2, qui permet une totale liberté tarifaire. Or, grosso modo, les médecins veulent un nouveau secteur optionnel pour fermer le secteur 1 des tarifs opposables (tarifs Sécu), alors que les mutuelles veulent un secteur optionnel pour pouvoir supprimer le secteur 2. » La CSMF a confirmé une nouvelle fois hier qu'elle « refusait de toucher au secteur 2 ». Au sein du gouvernement, on estime que les lignes peuvent encore bouger. Compte tenu de la crise, la priorité n'est toutefois pas à l'augmentation des tarifs des médecins. « On ne peut pas tout leur céder. Ils veulent plus d'argent mais refusent d'anticiper les évolutions du système de sant頻, affirme une des parties prenantes de la négociation. Véronique Chocro
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