« maintenant, il faut compter avec la Canto Bros  !  »Propos ...

« maintenant, il faut compter avec la Canto Bros ! »Propos recueillis par Yasmine YoussiSi on a un rêve, alors il faut qu'il soit grand », confie Éric Cantona. L'un des derniers qu'il ait fait le conduit aujourd'hui à monter les marches à Cannes aux côtés de Ken Loach, dont il a initié et coproduit le dernier film « Looking for Éric » (sortie le 27 mai), dans lequel il joue également son propre rôle. L'histoire d'un postier de Manchester au bout du rouleau, sauvé par son idole, Éric Cantona, qui a le don d'apparaître dès qu'il fume un joint. Loach renoue ici avec ses thèmes de prédilection ? la solidarité, le monde ouvrier ? auxquels il mêle sa passion du football. Une comédie enlevée, éclairée par les apparitions de Cantona.Comment vous êtes-vous retrouvé producteur délégué de ce film ?À l'origine, mes frères, Jean-Marie et Joël, et moi-même avons écrit une histoire autour d'un fan de foot. On pensait pouvoir en faire un grand film, mais pour ça il nous fallait une maison de production spécialisée dans le cinéma d'auteur, ce qui nous a conduits chez Why Not Productions. Il nous fallait également un réalisateur, anglais (le rapport aux fans en Grande-Bretagne est très particulier) et fan de foot pour pénétrer l'âme des gens dont nous voulions parler. Nous avions mis Ken Loach en tête de liste. Son cinéma est politique et social. Or, le football, c'est quelque chose de social.En quoi a consisté votre fonction de producteur délégué ?À mettre en relation la production, Ken Loach, le scénariste avec le club de Manchester United et ses fans. Je ne me suis pas du tout occupé de l'aspect financier du film. Mais « Looking for Éric » n'a pas eu de grandes difficultés à se monter.Est-ce pour vous un « one shot » dans la production ?Non. Mes frères et moi avons créé une boîte de production. Il y a la Warner Bros et maintenant, il faut compter avec la Canto Bros ! Plus sérieusement, nous sommes en train de développer d'autres projets qui sont déjà en cours d'écriture.Comment concevez-vous ce nouveau métier ?Je pense que le rôle du producteur doit être artistique. Initier un projet comme celui-là, c'est une démarche artistique. Et si on a décidé de faire de la production, c'est uniquement pour ça. Même s'il est important de ne pas perdre d'argent. À la limite, en gagner c'est secondaire.Le milieu du football et celui du cinéma ont-ils des points communs ?Il y a beaucoup de similitudes entre les deux. Dire qu'il est d'abord question de gros sous est un cliché. L'argent, c'est le dernier maillon de la chaîne économique pour ce qui est du football. Le premier c'est l'économie des médias. Si les chaînes de télé n'achetaient pas le droit de diffuser les matchs pour des sommes mirobolantes, si les journaux n'avaient pas besoin d'en parler tous les jours pour vendre, il y aurait moins de sponsors. Et donc moins d'argent. Ce sont aussi les médias qui financent le cinéma. La télé et les journaux qui en parlent.Comment avez-vous cohabité avec le personnage d'Éric Cantona imaginé par le scénariste de Ken Loach pour ce film ?Paul Laverty, le scénariste, a été assez fidèle à ce que je suis. Et j'ai trouvé très courageux de sa part d'écrire ces phrases philosophiques qu'il m'attribue. Il devait craindre un peu ma réaction. J'adore le personnage qu'il a créé et qui tourne, comme moi, les choses en dérision. C'est une arme et une gymnastique salutaire. Prenez la phrase des mouettes [« When the seagulls follow the trawler, it's because they think sardines will be thrown into the sea », « quand les mouettes suivent le chalutier, c'est qu'elles pensent que des sardines seront rejetées à la mer », Ndlr]. J'avais pris quinze jours ferme [à la suite d'une altercation avec un spectateur, Ndlr] et on allait en appel. S'ur le terrain, j'avais neuf mois de suspension. En sortant du tribunal, les avocats du club m'avaient dit de dire quelques mots à la presse. Et j'ai dit cette phrase sans queue ni tête, directement sortie de mon inconscient. Elle n'avait aucun sens et n'était pas destinée à en avoir un. n Éric Cantona montera ce soir les marches du Palais des festivals aux côtés de Ken Loach pour « Looking for Éric », une savoureuse comédie dans laquelle il joue son propre rôle.éric cantona, comédien, producteur de cinéma Il nous fallait un réalisateur, anglais et fan de foot. Nous avons mis Ken Loach en tête de liste.
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