Air France rechigne à répercuter sur ses tarifs la chute des cours du pétrole

Le prix du pétrole dégringole mais les surcharges carburant d'Air France ne bougent pas. Et ces suppléments tarifaires au prix du billet restent à leur niveau d'avril 2008 (de 30 à 192 euros) quand le brent atteint son niveau le plus bas depuis 2004, autour de 40 dollars, un prix trois fois moins élevé qu'en avril dernier. « Il n'y a pas de baisse prévue, a indiqué hier un porte-parole d'Air France. Aujourd'hui, il y a une très forte volatilité des cours du pétrole mais aussi de la parité euro-dollar. Par exemple, le prix du pétrole converti en euros est supérieur à celui payé en juillet 2008. De même nos couvertures [Ndlr, achats à terme à des prix espérés moins chers que le prix marché] sont moins efficaces ». Deux arguments réfutés par la direction au premier semestre, lorsque la faiblesse du dollar et la qualité des couvertures d'Air France auraient pu justifier une modération de la hausse des surcharges. Même les baisses récentes des concurrents ne vont pas l'inciter à le faire, la compagnie les qualifiant d'alignement sur ses niveaux de surcharges. Ceux-ci ont été diminués de près de 28 % après les trois baisses décidées depuis le 5 septembre. Un rythme deux fois moins élevé que la chute du brent depuis cette date (? 56 %).« durablement »Surtout, si l'on se base sur les engagements pris par Air France, le recul des surcharges devrait être beaucoup plus important. En tenant compte du retrait des trois dernières surcharges (celles du 10 juillet, du 13 juin et du 16 mai 2008), la dernière en vigueur date du 22 avril 2008. Air France s'était engagée à la retirer pour moitié une fois le prix du baril stabilisé « durablement » à un seuil inférieur à 100 dollars, l'autre en dessous de 95 dollars. Si le terme « durablement » reste subjectif, il faut se rappeler que, entre le jour de l'introduction des surcharges le 19 mai 2004 et fin août 2007, la règle en vigueur pour retirer une surcharge était une baisse du prix du brent pendant trente jours consécutifs en dessous d'un seuil défini. Aussi, le brent étant continuellement en dessous des 100 dollars et même 95 depuis près de trois mois (29 septembre et le 2 octobre), la surcharge d'avril dernier devrait sauter. Étant sous la barre des 90 dollars depuis début octobre, et sous celle de 75 dollars depuis la deuxième semaine d'octobre, trois autres surcharges sont également concernées par un retrait. Mais aussi celles du 13 juillet 2007, du 3 mai 2007, du 23 mars 2007 et du 4 octobre 2005, car le prix du brent a été en deçà des seuils définis à l'époque pendant trente jours consécutifs. Aussi, selon nos calculs, la surcharge d'Air France devrait s'élever à 14 euros (aller-retour) sur un vol intérieur, 20 euros sur un moyen-courrier et 72 euros pour un long-courrier. Des montants que n'affichent pas non plus British Airways et Lufthansa, dont les règles sont beaucoup moins transparentes que celles d'Air France. Fabrice Gliszczynsk
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.