Natixis incite plusieurs fonds à lui racheter Caceis

La cession de Caceis avance. La banque française Natixis a mis en vente sa participation de 50 % dans la société de conservation de titres Caceis, qu'elle détient à parité avec le Crédit Agricole. Le schéma retenu pour le moment est que la banque verte prenne le contrôle de Caceis (voir « La Tribune » du 21 novembre), tout en laissant une part minoritaire importante, comprise entre 35 % et 49 %, à un fonds d'investissement. Les candidats doivent déposer leurs offres aujourd'hui auprès des banques-conseils Rothschild et Lazard. Plusieurs fonds d'investissement ont regardé le dossier et sont sur les rangs. Il s'agirait notamment de KKR, TPG, CVC, Candover ou encore Hellmann & Friedman. Reste à savoir quels sont ceux qui sont prêts à débourser plusieurs centaines de millions d'euros pour moins de 50 % de Caceis, qui est valorisée entre 1,5 et 1,7 milliard d'euros. D'autant que les fonds ne sont guère friands des investissements minoritaires. Le contexte reste également difficile pour trouver des financements disponibles. Pour combler ce handicap et inciter les fonds à racheter sa part, Natixis leur a fait passer le message qu'elle est prête à leur fournir de la dette pour les financer. « Il est difficile de racheter seulement avec du capital », justifie le responsable d'un fonds américain pour qui il n'était pas envisageable d'être minoritaire. Cet élément sera d'ailleurs l'un des points importants à régler entre le fonds qui rachètera la part de Natixis et l'actionnaire majoritaire, le Crédit Agricole. Les deux nouveaux partenaires devront s'entendre sur la gouvernance de Caceis et sur le partage de la valeur en cas de nouveau changement dans le capital. Enfin, les fonds cherchent à s'assurer qu'en cas de difficulté la garantie financière soit logiquement assurée par l'actionnaire majoritaire.La semaine passée, Natixis avait annulé le processus de cession de sa branche assurance, alors que CNP Assurances n'était pas prêt à mettre le prix demandé. Dans le cas de Caceis, la banque dirigée par Dominique Ferrero pourrait être plus souple sur le prix de cession, même s'il est exclu de descendre en dessous de 1,06 milliard d'euros, qui correspond à sa valorisation lors de la création de Natixis, il y a deux ans. La vente de Caceis aura, quel que soit le prix de vente, un impact positif direct sur ses fonds propres. Caceis dispose de 1,03 milliard d'euros d'écarts d'acquisition (goodwills) qui pèsent sur les fonds propres de Natixis à due proportion de sa participation, soit la moitié. Lors de la vente de Caceis, Natixis libérera et regagnera donc automatiquement 500 millions d'euros grâce à cet effet positif, permettant à la banque de gonfler son ratio de solvabilité « tier one », qui s'établissait à 8,6 % au 30 septembre, de quelques dizaines de points de base. Un avantage important alors que Natixis risque d'accuser de nouvelles pertes dans sa banque d'investissement au quatrième trimestre. Matthieu Pechbertyil est exclu que natixis vende sa participation en dessous de 1,06 milliard d'euros.
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