Les faillites menacent la cote de Kabuto-chô

La déroute boursière du Japon se manifeste par divers symptômes. Par la chute de ses indices bien sûr, pour le plus visible (le Nikkei perd 43 % depuis janvier), mais aussi, plus pernicieux, par le nombre grandissant de sociétés qui vont être amenées à délaisser la cote japonaise? Selon le journal « Nikkei Weekly », ce sont pas moins de 78 groupes qui devraient quitter Kabuto-Chô cette année. Autant dire que le record de 2002, année au cours de laquelle ce chiffre était de 82 est à portée de main.Il fallait sans doute s'attendre à ce genre de conséquence. À force d'accumuler les déconvenues, Kabuto-Chô a fini par se rendre de moins en moins populaire auprès des sociétés étrangères. Celles-ci ne devraient plus être qu'au nombre de 17 à s'offrir une cotation japonaise, un seuil au plus bas depuis vingt-trois ans. Sur la seule année 2008, sept groupes, dont Boeing, Barclays et BP, ont décidé de quitter les lieux. Le dernier en date, l'Allemand Bayer, étant sorti le 5 décembre dernier. Ce flux, compte tenu du moindre attrait du marché japonais, pourrait être difficile à endiguer. Le montant des frais de dossier devient en effet pour ces groupes difficile à justifier au vu des faibles retombées qu'offre la moindre notoriété tokyoïte. Mais là n'est pas l'essentiel. Car, au-delà de ce désamour, la cote japonaise est aussi victime de la débâcle subie par les sociétés domestiques. Cette année, seize d'entre elles, ont été acculées à sortir de la cote, pour cause de faillite. Parmi elles, Urban Corp, Zephyr, C's Create Co, Sohken Homes et Landcom, des sociétés essentiellement présentes dans l'immobilier. Un secteur dans lequel d'autres entreprises pourraient mettre la clé sous la porte.Un exercice difficileCertes, il ne faudrait pas noircir trop le tableau, ni oublier qu'avec 3.500 sociétés à son actif, la bourse nippone a encore de belles ressources. Toutefois, un fait inquiète?: le contexte se dégrade et risque d'accélérer ce mouvement vers la sortie. Le moral des entrepreneurs est au plus bas, l'envolée du yen (20 % depuis janvier) face au dollar complique la vie des entreprises exportatrices, tandis que lever des fonds devient un exercice des plus difficiles. Les petites et moyennes entreprises ne seraient d'ailleurs plus les seules à souffrir. Cette semaine, le gouverneur de la BOJ a pointé du doigt le fait que « les grosses sociétés elles aussi voient désormais se durcir l'attitude des structures financières et les conditions de prêts ». Conséquence logique, dans un tel environnement, les perspectives bénéficiaires fondent comme neige au soleil. Pour l'exercice clos en mars 2009, les analystes s'attendent désormais à une chute sévère de 31 % des résultats nets pour l'ensemble de la cote japonaise. Le secteur automobile est l'un de ceux qui paiera le plus lourd tribut à la crise. En 2009, ses profits nets devraient dégringoler de 58 %. n
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