Monument du jazz, Charles Mingus a laissé un double héritage?: une présence géante comme contrebassiste, avec un « gros » son et une ?uvre riche qui le hisse à l'égal de Duke Ellington. Cette empreinte est si forte que, chaque semaine à New York, une formation, Mingus Dynasty, lui rend hommage (actuellement le lundi au Jazz Standard), sous le magistère intransigeant de Sue, sa veuve. Paris, où Mingus donna des concerts mémorables, notamment en 1964 à la salle Wagram et au Théâtre des Champs-Élysées (« The Great Concert of Charles Mingus », Emarcy-Universal, 23 euros), se devait de faire vivre sa musique pour les trente ans de sa disparition (5 janvier 1979 à Cuernavaca, Mexique). Cinq contrebassistes vont donc se succéder en club pour l'occasion?: Gilles Naturel (en trio), Patrice Caratini (avec rythmique et cuivres), Drew Gress (au sein d'un groupe new-yorkais), Riccardo Del Fra (épaulé par le tromboniste Glenn Ferris) et Jacques Vidal (auteur d'un album hommage à Mingus). Ce n'est pas trop pour évoquer un musicien qui avouait à son psychanalyste : « Il y a trois hommes en moi? et chacun des trois est vrai. »« Niyaragongo »Généreuse et lyrique, l'?uvre de Mingus doit son originalité à la synthèse des grands mouvements du jazz de la période classique des années trente au free-jazz en passant par le be-bop à laquelle il imprime son empreinte personnelle, l'expression d'une permanente colère. Un caractère entier que Jacques Vidal définit parfaitement dans la présentation de « Niyaragongo », une des compositions de son hommage au bassiste compositeur?: « C'est le nom d'un volcan du Kenya, rappel des origines africaines de Mingus et en même temps peinture d'un personnage imprévisible, toujours au bord de l'explosion. » Jean-Louis LemarchandSunset-Sunside (75001), du 24 au 28 février. Réservations?: 01?40?26?46.60. www.sunset-sunside.com« Dans l'esprit de Mingus ». DVD. Enregistrement en studio de l'hommage à Charles Mingus par le groupe de Jacques Vidal (contrebasse) avec interviews des musiciens et, en bonus, des extraits d'un concert de la formation au New Morning. Pour voir Nocturne (2009), 20 euros.

latribune.fr

04 Mars 2009, 1:32

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