Deutsche Bahn veut réduire sa dette

ferroviaireCent douze jours après son arrivée à la tête de la Deutsche Bahn, Rüdiger Grube a dû présenter hier de biens sombres résultats pour le premier semestre. Le premier groupe ferroviaire européen a été, en effet, violemment frappé par la crise. Son chiffre d'affaires a reculé de 14,2 % en un an, à 14,25 milliards d'euros, et son résultat opérationnel s'est effondré de 53 %, à 671 millions. Ce sont les divisions de fret et de logistique qui sont le plus durement touchées. La désastreuse conjoncture industrielle en Allemagne a réduit la demande de transport. Et, comme la structure de coûts fixes de la DB est très rigide, la rentabilité en a été fortement touchée. La division fret a même affiché une perte opérationnelle de 121 millions d'euros.un plan sur trois ansRüdiger Grube ne se veut guère optimiste. Selon lui, il faudra attendre quatre ans avant que les volumes transportés par la DB retrouvent le niveau de 2007. Du coup, il ne donne aucune prévision pour le reste de l'année, mais lance un plan sur trois ans, baptisé React 09, pour améliorer la compétitivité de l'entreprise et, surtout, pour réduire les coûts. D'ici à 2013, ce programme devra contribuer à économiser 2 milliards d'euros. Un des points essentiels de ce nouveau plan réside cependant dans un retour de la DB à plus de modestie. « Nous devons consolider nos acquisitions », a affirmé Rüdiger Grube. Après dix ans d'acquisitions à outrance, le groupe va donc marquer une pause pour mieux développer le « potentiel de synergie » de ces acquisitions. Il s'agit aussi de préserver les liquidités pour financer les investissements. La DB, qui ne fait plus de son entrée en Bourse, avortée l'an passé, une priorité, veut réduire sa dette et la ramener au niveau de ses capitaux propres, alors qu'elle les dépasse aujourd'hui de 20,3 %.Cela signifie-t-il que la DB sera moins agressive sur le marché européen alors même que le transport passagers va être ouvert à la concurrence ? Pas du tout, selon Rüdiger Grube qui reste attaché à l'internationalisation du groupe. « Une entreprise qui ne va pas sur les marchés internationaux ne peut pas croître et je n'aurais jamais accepté de diriger une telle sociét頻, a-t-il martelé. Bref, le développement européen n'est pas enterré et la DB continuera à observer les opportunités. Rüdiger Grube fait d'ailleurs de la « réciprocité de l'ouverture à la concurrence » une priorité. Il s'est d'ailleurs encore plaint des conditions de cette concurrence en France, où, affirme-t-il, parfois, aucun appel d'offres n'est lancé, à la différence de l'Allemagne. Bref, la SNCF ne doit pas trop vite se réjouir des déboires de son concurrent allemand.Romaric Godin à FrancfortLe chiffre d'affaires du groupe a reculé de 14,2 % en un an.
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