« Nous pouvons échapper à la crise en nous adaptant aux attentes »

Christian polge, président de coca-Cola france Pepsi fait évoluer son système de distribution en voulant racheter ses embouteilleurs, pensez-vous que Coca-Cola puisse faire la même chose ?Nous sommes très attachés à notre modèle qui fonctionne bien et que nous allons continuer à faire fonctionner. Il est né avec l'entreprise et nous permet d'avoir un fort ancrage local puisque notre embouteilleur principal en France, CCE, fabrique sur cinq sites de production, au plus proche des zones de chalandise. Nous produisons et nous nous fournissons à 95 % localement.Comment évoluent les ventes de votre gamme Coca-Cola ?Coca-Cola Zéro progresse de 23 % en 2008. La marque est passée en deux ans à plus de 100 millions d'euros de chiffre d'affaires et a encore un extraordinaire potentiel de développement. D'ici à 2012, elle devrait peser autant que Coca-Cola Light, dont les ventes se sont stabilisées après avoir été un peu perturbées par l'arrivée du Zéro. Et le Classic continue de bien progresser, à 3 % sur 2008.La crise ne vous touche donc pas ?En fait, nous observons de gros transferts de consommation. Les gens vont moins au restaurant mais plus à la cantine, font moins la fête dehors et plus chez eux. Si bien que, au total, il n'y a pas de réel impact sur nos ventes, uniquement des transferts d'achats d'un réseau à l'autre. Mais dès juillet 2008, nous avons modifié notre façon de fonctionner. En supprimant les petites initiatives pour concentrer nos efforts sur des opérations puissantes comme le partenariat de Coca-Cola Zéro avec « James Bond ». Nous avons aussi été l'un des seuls à renforcer nos investissements publicitaires de 15 % sur l'année 2008. Car j'ai la conviction que si on s'adapte avec rapidité et agilité, on peut échapper à la crise.Vous lancez aujourd'hui en France les eaux vitaminées de Glacéau, qu'en attendez-vous ?Les boissons sans alcool sont pour nous, à la différence d'autres groupes, notre seul métier. Du coup, nous voulons proposer le portefeuille le plus divers possible. Nous nous sommes intéressés depuis 2001 aux boissons fonctionnelles en créant le segment des boissons pour le sport avec notre marque Powerade, qui a 75 % de part de marché. Nous continuons en lançant Vitaminwater. La marque est très en vogue à New York et est lancée aussi à Londres, Mexico ou Johannesburg. Et donc aussi à Paris.La stratégie de ce lancement est très différente de d'habitude ?Oui, c'est même une petite révolution. Nous avons voulu faire connaître cette boisson d'abord à la petite communauté des gens de la mode, du cinéma ou de la musique qui voyagent et commençaient à réclamer cette marque. Pendant six semaines, nous avons organisé des apéritifs dans un lieu éphémère pour leur permettre de découvrir la marque. La commercialisation qui débute le 27 avril sera aussi très différente. Nous embauchons quinze personnes pour la référencer, non pas dans les grandes surfaces, mais dans des lieux de proximité.Un peu comme Innocent (les smoothies) à ses débuts, une société dans le capital duquel vous venez de rentrer...Oui, mais nous ne pouvons pas parler de cette participation tant que nous n'avons pas reçu l'accord des autorités de la concurrence.Ou en êtes-vous sur votre eau Chaudfontaine ?Nous la maintenons sur les points de vente indépendants comme les boulangeries. Mais le marché de l'eau, dominé par trois gros acteurs, est en souffrance depuis 2004, chutant de 6 % à 8 % par an. La décision de ne pas nous y lancer en 2004 était la meilleure à prendre, même si je reconnais qu'elle nous a été imposée par les conditions de l'époque.Votre embouteilleur CCE peut distribuer l'Energy Drink Monster alors que votre propre boisson Burn ne décolle pas. N'est-ce pas étonnant ?D'abord Burn progresse depuis le début de l'année. Elle est devenue la deuxième marque de boisson énergisante en France, avec 10 % du marché, derrière Red Bull mais devant Dark Dog. Ensuite Coca-Cola a créé un joint-venture avec Hansen, le fabricant de Monster, et en a confié la distribution à CCE. Notre ambition est d'accélérer notre développement sur les « energy drinks » grâce à ces deux marques complémentaires. Burn est la marque de l'innovation, sur le packaging et les formules, avec l'arrivée de Burn Day, adaptée aux activités de jour. Et Burn est associée au monde de la nuit et à la musique électronique alors que Monster est associée à celui, très différent, des sports mécaniques et du hard rock.
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