Après avoir touché de plein fouet les postes d'ouvriers et d'employés, la dégradation du marché du travail est en train d'atteindre les cadres. Seuls 36 % des employeurs envisagent de recruter ces profils au deuxième trimestre, alors qu'ils étaient 48 % il y a un an, selon le baromètre réalisé par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec). Le recul a déjà été perceptible sur les trois premiers mois de l'année, avec 44 % des entreprises qui ont embauché des cadres, contre 56 % en 2008.Plus inquiétant encore, les volumes d'embauche au sein des sociétés qui recrutent encore sont en net repli. Ainsi, le nombre d'offres déposées à l'Apec au premier trimestre (60.000) enregistre un recul de 27 % alors qu'il était stable jusqu'à la fin de l'année 2008. Les employeurs se concentrent sur leurs besoins essentiels et privilégient les profils expérimentés, au détriment des jeunes diplômés. Priorité est aussi donnée aux remplacements (43 % des motifs). Les créations de poste restent, certes, majoritaires, mais elles enregistrent un recul de 10 % par rapport à la même période de 2008. Autre signe que l'accent est mis sur le chiffre d'affaires, les fonctions commerciales bénéficient d'un regain, avec 45 % des entreprises qui prévoient d'en recruter d'ici au mois de juin, soit 13 % de plus qu'il y a un an.d'un secteur à l'autreGlobalement moroses, les prévisions varient néanmoins d'un secteur à l'autre. L'industrie et la construction affichent le plus fort pessimisme. Dans le premier cas, à peine un employeur sur trois (29 %) envisage de recruter quand ils étaient 44 % en 2008. Dans le second, l'effondrement des prévisions d'embauche est encore plus marqué (? 26 %), preuve que les mesures du plan de relance liées à l'investissement dans le logement et les transports n'ont pas produit leurs effets.En revanche, le taux de banques et de sociétés d'assurances prévoyant de recruter reste à un niveau très élevé (63 %), en raison d'un fort besoin de remplacer des départs. En dépit d'une prudence affichée, l'informatique tire aussi son épingle du jeu, avec 74 % de recruteurs potentiels. A. L.

latribune.fr

06 Mai 2009, 1:39

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