Foin des polémiques, place au travail ! Loin de ses propos virulents des dernières semaines, Laurence Parisot a opté pour un ton extrêmement modéré, hier, à l'occasion de sa conférence de presse mensuelle. Sur chaque sujet sensible (rémunération des dirigeants, partage des profits ou climat social), la présidente du Medef a pris soin de ne pas jeter d'huile sur le feu. Un changement de posture habile qui lui permet de ne rien renier de ses objectifs, tout en faisant taire ceux qui critiquaient son agressivité. Premier exemple, le comité des sages que le gouvernement lui a demandé de créer pour veiller à ce que les rémunérations des dirigeants licenciant ou ayant massivement recours au chômage partiel soient irréprochables. le sens de l'esquiveJugeant, dans un premier temps, que le patronat n'avait pas à jouer un rôle de gendarme, Laurence Parisot a confirmé, hier, que le comité des sages était en cours de constitution. Mais il n'est pas sûr que son rôle et sa composition, qui doivent être dévoilés la semaine prochaine, correspondent exactement à la commande de l'exécutif. La présidente du Medef utilise le même sens de l'esquive sur le partage des profits. Hostile au principe des trois tiers, cher au chef de l'État, Laurence Parisot a déporté le débat en annonçant la création d'un groupe de travail interne au Medef sur la participation et l'intéressement.À l'égard des syndicats qui mobilisent à nouveau dans les rues le 1er mai, l'heure est aussi à l'apaisement. Hier, la présidente du Medef a convié tous les leaders syndicaux à la rencontrer pour « ouvrir une deuxième grande vague d'accords sociaux », dont la priorité doit être « l'emploi, l'emploi, l'emploi ». Une stratégie sans doute plus efficace pour diviser l'intersyndicale que ses violentes attaques en mars contre le leader de la CGT, Bernard Thibault, qu'elle avait taxé de « démagogie ». A. L.

latribune.fr

06 Mai 2009, 1:39

Partager :