Nicolas Sarkozy joue la sécurité

Sept ans jour pour jour après le 21 avril 2002 et l'élimination de Lionel Jospin au premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy s'est fait plaisir hier avec un déplacement niçois sur l'insécurité et les violences, thème sur lequel il a en grande partie bâti sa campagne de conquête de l'Élysée. Déjà, lors de son discours sur la crise à Saint-Quentin, le 24 mars, le chef de l'État avait annoncé son intention de faire légiférer contre les « bandes », après une série d'incidents entre groupes de jeunes. Pour remobiliser son électorat.« J'ai décidé d'engager une lutte sans merci contre les voyous et les délinquants. Je n'ai pas changé d'un iota et j'ai même l'intention que nous passions la vitesse supérieure », a lancé Nicolas Sarkozy hier. Il a précisé que la proposition de loi confiée au député-maire UMP de Nice Christian Estrosi ferait « de l'appartenance consciente à une bande un délit, passible jusqu'à trois années d'emprisonnement ». L'intrusion dans un établissement scolaire sera désormais considérée comme un délit. Tout comme le fait de manifester le visage masqué, notamment par une cagoule. Faisant valoir que les délinquants « avaient droit à la première minute, dès l'ouverture de la procédure, à un avocat », Nicolas Sarkozy a par ailleurs souhaité que « l'on travaille pour savoir dans quelles conditions la victime pourrait être traitée aussi bien que le délinquant ».« diversion »Sur un terrain propice aux polémiques ? le Parti socialiste avait par avance dénoncé une man?uvre « à visée électorale », une « diversion », à deux mois des européennes ? Nicolas Sarkozy a rappelé les déclarations faites par Lionel Jospin en 2002. Le candidat socialiste, qui devait être surclassé au premier tour de la présidentielle par le candidat d'extrême droite Jean-Marie Le Pen, avait reconnu avoir « péché par naïvet頻 sur la question de l'insécurité. « Nous n'avons pas le droit d'être naïfs », a souligné le chef de l'État hier à Nice.Et au passage, Nicolas Sarkozy a commenté la polémique qui fait rage depuis que Ségolène Royal s'est excusée auprès du Premier ministre espagnol José Luis Zapatero pour des propos attribués au président français. « Si on voit le temps perdu ce week-end pour des polémiques ridicules, alors qu'on a tant de problèmes à régler, le chômage des jeunes, l'insécurité, les problèmes sociaux. Qu'on puisse perdre autant de temps sur des choses aussi grotesques, on se demande, c'est à rester pantois », s'est emporté le chef de l'État. HéLèNE FONTANAUD (avec AFP)
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.