La Grande-Bretagne affiche un déficit sans précédent pour 2009

Alistair Darling doit réaliser un miracle aujourd'hui s'il veut éviter de présenter des comptes parmi les pires depuis la Seconde Guerre mondiale. Dévoilant en début d'après-midi le budget annuel de l'État (année fiscale d'avril à mars), le chancelier de l'Échiquier britannique sait qu'il n'a pratiquement aucune marge de man?uvre. Le chiffre le plus attendu est la prévision de croissance, qui doit être sérieusement revue à la baisse. En décembre, le gouvernement prévoyait une contraction du PIB de 1 % en 2009. Darling devrait annoncer aujourd'hui au minimum ? 3 %, voire ? 3,5 %, suivi d'une légère reprise en 2010, avec environ 1 % de croissance. Cette brusque récession a un effet dramatique sur le déficit budgétaire. Le chancelier devrait annoncer que celui-ci atteindra environ 12 % du PIB sur les deux prochaines années. « La vitesse de détérioration des finances publiques est sans précédent », souligne Stuart Thomson, économiste à Ignis Asset Management. Il y a un an, Darling prévoyait d'emprunter environ 40 milliards de livres (45 milliards d'euros) cette année. Aujourd'hui, il devrait annoncer plus de quatre fois cette somme, quelque 175 milliards. Ces emprunts gonfleront la dette de l'État, qui atteindra près de 80 % du PIB à partir de 2013, soit un quasi-doublement en cinq ans.Quelques mesurettesMais le pire pour l'économie britannique est que cette brusque dégradation ne vient pas d'un quelconque plan de relance, mais d'un véritable effondrement des rentrées fiscales. Celles-ci dépendaient en grande partie de la City et du marché immobilier, deux sources brusquement asséchées. Tout cela ne laisse guère de place à des annonces spectaculaires. Quelques mesurettes seront cependant au programme. Une aide au marché automobile est attendue, avec une prime à la casse de 2.000 livres. L'objectif est d'encourager les achats de voitures moins polluantes.L'immobilier, qui a déjà bénéficié de mesures spécifiques à l'automne, devrait aussi être visé. Environ 1 milliard de livres (1,1 milliard d'euros) sont prévues, notamment pour relancer les constructions interrompues par la crise, et pour prolonger une exemption des taxes immobilières sur les propriétés de moins de 200.000 euros. Quant à la vraie rigueur budgétaire, elle sera annoncée? pour 2010, après les prochaines élections prévues en juin 2010. En novembre, Darling a déjà dévoilé une hausse (de 40 % à 45 %) des impôts sur la frange la plus riche de la population (les 1 % les plus aisés). De sérieuses réductions des dépenses pourraient aussi être annoncées. « Ce n'est qu'une question de temps, philosophe Stephen Gifford, économiste à Grant Thornton, car c'est inévitable. »
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