Immobilier : bonne tenue des prix en trompe-l' ? il à Paris

Les statistiques sur les prix immobiliers doivent être prises avec prudence. La photographie du marché immobilier francilien, annoncée hier par la Chambre des notaires de Paris et d'Île-de-France, qui relève une bonne résistance des prix en 2008, semble fort optimiste. Elle ne donne pas, en tout état de cause, d'indications précises sur la réalité actuelle du marchéLes notaires constatent sur un an, à fin septembre 2008, une hausse des prix des appartements anciens de + 7 % à Paris, à raison de 6.630 euros en moyenne du mètre carré. Tous les arrondissements ont, de même source, connu un renchérissement de + 1,5 % dans le XIIIe à + 11 % dans le VIe arrondissement. Les notaires chiffrent, sur la même période, à + 2,5 % la hausse des prix des appartements anciens en petite couronne à 3.900 euros en moyenne du mètre carré et à + 1,1 % en grande couronne à 3.010 euros du mètre carré. Rappelant que « l'offre de logements est globalement beaucoup trop faible en Île-de-France », ils affirment que « quelles que soient les baisses conjoncturelles, qui peuvent être enregistrées en 2009, les prix resteront structurellement orientés à la hausse ».Pourtant, en volume, les mêmes constatent que les transactions ont dégringolé. La chute des ventes des appartements anciens a ainsi atteint, au troisième trimestre, de même source, ? 24,2 % à Paris, ? 15,1 % en petite couronne et ? 17,9 % en grande couronne, pour les appartements anciens. Avec 42.600 transactions conclues au troisième trimestre, tous logements confondus, le marché du logement francilien accuse une baisse de 20 % par rapport à 2007 et revient à son niveau du troisième trimestre 1998.Cette autopsie du marché est partielle. Les notaires enregistrent certes les transactions réellement effectuées, mais celles-ci correspondent à des promesses de vente signées trois mois auparavant, autrement dit en avril, mai et juin 2008. Il s'agit donc des prix du printemps. Or la crise financière et avec elle la crise immobilière se sont aggravées depuis.spécificité parisienne« S'il y a effectivement une spécificité du marché parisien, qui tient à la robustesse de la demande dans la capitale, Paris n'est pas pour autant un marché protég頻, note Henry Buzy-Cazaux, délégué général de la Fnaim, l'un des deux grands syndicats d'agents immobiliers. Si Paris a mieux résisté que d'autres villes de province ou que certains secteurs de la couronne parisienne, la baisse des prix est déjà en marche dans la capitale. Des chiffres de la Fnaim (voir ci-contre) au quatrième trimestre ? qui ne sont pas pour autant incontestables ? témoignent d'un recul de plus de 10 % dans les arrondissements centraux (Ier, IIe, IIIe, IVe, Ve, VIe, VIIe). « Si les prix parisiens ont mieux résisté sur les trois premiers trimestres de 2008, le quatrième trimestre est en forte baisse par rapport au troisième trimestre à ? 6,59 % », chiffrait début janvier le réseau Century 21, tout en constatant, il est vrai, une hausse moyenne des prix de près de 5 % sur l'ensemble de 2008.« On peut négocier des affaires entre ? 7 % et ? 10 % par rapport aux prix affichés à Paris et à près de ? 10 % en région parisienne », indique le cofondateur du réseau Laforêt immobilier, Patrick-Michel Khider. « Ainsi, un appartement de trois pièces dans le XVe arrondissement dont le prix était affiché à 530.000 euros a été vendu à 450.000 euros. Un F3 dans le XIe arrondissement dont le prix affiché atteignait 259.000 euros est parti à 217.000 euros », annonce-t-il. Le président de la Fnaim Île-de-France, Marcel Ricard, estime que le Nord et l'Est de la région sont les plus affectés avec une baisse de 15 % à 20 % des prix, l'Ouest et le Sud se maintenant en revanche à de meilleurs niveaux.
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