La crise économique arrive même à faire vaciller Microsoft ! Pour la première fois de son histoire, le géant mondial des logiciels est contraint de lancer un plan de licenciements massif. Dans les dix-huit prochains mois, 5.000 postes seront supprimés dont 1.400 immédiatement, soit environ 5 % des effectifs de l'éditeur de logiciels. Porté par la croissance économique, le groupe avait augmenté de 50 % le nombre de ses employés depuis 2005 pour le porter à 96.000.R&D, marketing, ventes, finances, ressources humaines? presque aucun service n'échappe aux licenciements. L'objectif est clair : économiser 1,5 milliard de dollars par an, soit 4 % des charges opérationnelles annuelles de la société. Microsoft compte également réduire les frais de déplacement de 20 %, supprimer les augmentations salariales en septembre et réduire fortement d'autres dépenses. Selon Steve Ballmer, le directeur général de Microsoft, le groupe est confronté « au pire environnement économique de son histoire ». Chris Liddell, le responsable des finances, avait eu beau s'y préparer, « l'activité économique et les investissements en informatique ont ralenti au-delà des prévisions ». Au dernier trimestre 2008, le chiffre d'affaires de l'éditeur n'a progressé que de 2 % à 16,63 milliards de dollars, provoquant une baisse de 8 % de son bénéfice net à 4,17 milliards de dollars.mesure chocCe n'est pas la première fois que Microsoft doit faire face à une baisse de sa profitabilité. Mais la situation actuelle est jugée suffisamment grave pour nécessiter une mesure choc. Au quatrième trimestre, les ventes de la division grand public ont chuté de 8 %, signe de la dépression du marché mondial de l'informatique. Selon le cabinet Gartner, les ventes d'ordinateurs n'ont progressé que de 1,1 % au quatrième trimestre 2008, le plus mauvais chiffre de ces six dernières années. Mais on assiste aussi à un changement de mode de consommation avec, comme le reconnaît Microsoft lui-même, une « évolution continue vers les netbooks bon march頻, ces mini-PC qui permettent de se connecter à Internet et qui fonctionnent souvent avec un autre système d'exploitation que Windows. Les autres divisions se portent mieux, mais la direction de Microsoft préfère s'abstenir de toute prévision chiffrée pour 2009. Elle s'attend, avec « une quasi-certitude », à ce que le chiffre d'affaires et les résultats baissent au cours des deux prochains trimestres.La rumeur du premier plan de licenciements massif de Microsoft avait beau circuler depuis des semaines sur les blogs spécialisés et dans les salles de marché, son annonce a provoqué un vrai choc. Dans les premiers échanges à la Bourse de New York, l'action chutait de plus de 8 %. n(Voir également page 10.)

latribune.fr

04 Févr 2009, 1:29

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