Après trois révisions à la baisse de prévisions en quatre mois, le finlandais Nokia n'a pas annoncé de meilleures nouvelles hier. Le leader mondial des téléphones mobiles prédit désormais un effondrement de 10 % du marché sur l'ensemble de l'année. Il n'espérait encore qu'un repli de « 5 % ou plus » début décembre. Ce sera la première contraction du marché depuis huit ans, et certains fabricants pourraient ne pas s'en remettre. Nokia estime que le marché s'est replié de 9 % au quatrième trimestre. Il a lui-même vendu un peu plus de 113 millions d'appareils, soit 15 % de moins qu'au Noël précédent. Sa part de marché s'est érodée à 37 %, contre 40 % un an plus tôt. Le chiffre d'affaires de sa branche téléphones a chuté de 27 %, et son résultat opérationnel a été divisé par trois ce trimestre. Le groupe a décidé de baisser de 25 % le dividende. L'action hier a dévissé de 9,09 %. « Nokia fait moins bien que le marché pour le second trimestre consécutif. Cela n'était pas arrivé depuis 2004, lorsqu'il avait raté le virage des téléphones à clapet », relève Neil Mawston, du cabinet Strategy Analytics. Il estime que Nokia « a cédé du terrain à Samsung, RIM, Apple et même HTC. Son problème principal est son portefeuille de ?smartphones? peu attrayant ». Nokia assure que ses positions sont restées stables en vente directe aux clients (sell-in), au-delà du déstockage de ses produits. Le groupe fait aussi valoir que ses concurrents sud-coréens, Samsung et LG, ont bénéficié de la forte dépréciation du won (? 25 %). LG a ainsi enregistré une croissance de 8 % en volume au quatrième trimestre et vendu 25,7 millions de téléphones?: il a ainsi atteint une part de marché de 8,4 % et la troisième place mondiale, devant Sony Ericsson et Motorola, et franchi le cap des 100 millions de téléphones vendus sur l'année. Un objectif en volume tenu en sacrifiant sa marge, divisée par deux d'un trimestre à l'autre (à 5,2 %). Affecté en outre par la baisse des prix des écrans plats, LG a essuyé une perte record de 375 millions d'euros. Samsung publiait cette nuit ses résultats. Nokia a aussi souffert de sa forte présence dans les marchés émergents, où les volumes ont dégringolé. Le premier semestre sera particulièrement difficile, mais le PDG, Olli-Pekka Kalasvuo, espère regagner des parts de marché sur l'année. Delphine Cuny113 millions de téléphones vendus par Nokia fin 2008, soit 15 % de moins qu'à Noël 2007.

latribune.fr

04 Févr 2009, 1:29

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