En plus de cent soixante ans d'existence, Le Conservateur a surmonté bien des crises financières. Cette fois encore, ce groupe mutualiste, qui s'est fait connaître à l'origine grâce au mécanisme d'épargne de la tontine (fonds d'une durée de vingt ans dont le produit est distribué à échéance entre les souscripteurs survivants), réaffirme sa différence. Alors que le marché de l'assurance-vie a reculé l'an dernier (? 11% à fin novembre), Le Conservateur enregistre une croissance de 23 % de son chiffre d'affaires (vie et tontine) à 597,5 millions d'euros (641 millions d'euros si l'on y intègre aussi la prévoyance et la gestion d'actifs). La variation de sa collecte nette (les cotisations diminuées des retraits) est particulièrement remarquable : + 27 % (soit 300 millions d'euros) alors que le marché affiche ? 43 %. La promesse d'un taux garanti de 5 % pour 2008 sur le fonds en euros de son contrat d'assurance-vie multisupport Helios Sélection a sans doute fortement contribué à cette progression. L'assureur mutualiste tire aussi les fruits de la réorganisation de son réseau commercial d'agents généraux et de mandataires. Il profite enfin de son image d'assureur traditionnel, pérenne depuis 1844, à une période où « la relation de confiance des clients avec leur banque s'est fortement dégradée », estime Gilles Ulrich, directeur général du groupe Le Conservateur. marge de man?uvreSoucieux de conserver la régularité de la performance de ses produits, il a ainsi préféré alimenter la provision pour participation aux bénéfices à distribuer dans l'avenir, plutôt que de doper la rémunération du fonds en euros de ses contrats d'assurance-vie alors qu'il aurait « pu servir du 5,30 % en 2008 », affirme Gilles Ulrich. Le conservateur dispose ainsi d'une réserve de rendement équivalente à 2,5 % de l'encours du fonds en euros, qui s'élève à 1,65 milliard. Et pour se laisser une marge de man?uvre plus grande dans la gestion de ses investissements cette année, l'assureur est resté prudent en annonçant des taux garantis pour 2009 modérés (3,25 % sur Hélios Sélection et 3,15 % sur son monosupport historique Arep), même s'il se dit convaincu de distribuer au final un taux bien plus élevé. « Nous ne voulons pas nous lancer dans le combat de taux garantis élevés ponctuels sur de courtes durées comme certains de nos concurrents », souligne Gilles Ulrich, qui relance par ailleurs cette année une nouvelle gamme de prévoyance. S. So.

latribune.fr

04 Févr 2009, 1:33

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