En 2008, l'inflation a freiné l'ardeur des consommateurs

Décidément, le dernier trimestre 2008 aura été désastreux pour l'économie tricolore. Rejoignant la longue liste des indicateurs passés dans le rouge (investissement, commerce extérieur, moral des ménages et des industriels?), les dépenses des ménages en produits manufacturés, qui représentent environ un quart de leur consommation totale, ont plongé, affichant une baisse de 0,5 % au troisième trimestre.Conséquence, ces dépenses n'ont progressé que de 1,2 % en 2008, loin des 4,4 % enregistrés en 2007. La forte poussée des prix à la consommation explique en grande partie cette trajectoire, ainsi que l'impact de la crise financière. Petit rappel, l?indice des prix a affiché une progression annuelle de 3,6 % en juillet dans le sillage de la flambée des prix des matières premières, en particulier énergétiques. Une valse des étiquettes qui aura nettement participé au ralentissement de la progression du pouvoir d'achat du revenu disponible des ménages, passée de + 3,3 % à + 1,1 % entre 2007 et 2008. Baisse des importationsSeule bonne nouvelle, cette perte d'appétit des Français pour les produits manufacturés se traduit par une légère diminution des importations. Une diminution qui n'empêchera toutefois pas la France d'afficher un déficit commercial record en 2008, proche des 60 milliards d'euros.La consommation perd-elle son statut de moteur principal de l'économie, statut acquis au début de la décennie ? Les économistes insistent plutôt sur sa perte de puissance et sur l'incapacité chronique de l'investissement et des exportations à prendre le relais. Cette panne de la consommation est-elle durable, alors que les perspectives de croissance et d'emploi sont particulièrement sombres ? Jean-Christophe Caffet, chez Natixis, n'y croit pas. « Alors que l'inflation est en net recul et que ce repli devrait se prolonger sur les six prochains mois, les perspectives pourraient sembler meilleures à court terme. Nous pensons qu'elles le sont, d'autant que certaines mesures prises à la fin de l'année dernière, comme la prime de solidarité active ou la prime à la casse dans l'automobile, devraient légèrement soutenir le revenu disponible des ménages et leurs intentions d'achat. À plus long terme, en revanche, la dégradation du marché de l'emploi et la probable remontée du taux d'épargne plaident pour un nouvel affaissement de la consommation au second semestre », explique-t-il.
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