Le Luxembourg doit redorer son image

à l'image de toutes les places, l'industrie de la gestion collective luxembourgeoise a connu une année 2008 noire. Elle a vu ses actifs sous gestion fondre de 24,3 % à 1.560 milliards d'euros contre 2.060 milliards d'euros un an plus tôt. 85 % de cette baisse, soit 425 milliards d'euros, s'expliquent par un effet marché négatif, le solde provenant d'une décollecte de 75 milliards d'euros. Dans le même temps, 700 fonds ont été créés l'an passé contre 800 en 2007.C'est donc dans un climat de crise que s'est tenue, la semaine dernière, la conférence de printemps de l'Alfi (Association luxembourgeoise des fonds d'investissement), dont la fréquentation a baissé de 15 %. la sec jugée responsableCette année, l'Alfi avait pour leitmotiv de « restaurer la confiance ». Celle des investisseurs échaudés par la débâcle des marchés. Mais aussi celle de la place financière luxembourgeoise elle-même, fortement affectée par l'affaire Madoff. Depuis la révélation de ce scandale, le système grand-ducal de l'industrie des fonds est montré du doigt. Les investisseurs piégés par le financier américain remettent en cause les compétences de la Commission de surveillance du secteur financier, accusée de négligence. Ce à quoi le régulateur luxembourgeois répond qu'à la base c'est la SEC, son homologue américain, qui a fait preuve de négligence. Peut-être. En attendant, sa réputation est écornée.Cela pourrait-il se traduire par une fuite des clients et des professionnels ? Les chiffres de décollecte semblent prouver le contraire. Quant aux acteurs, « aucune indication ne permet de le penser », indique Charles Muller, directeur général adjoint de l'Alfi. Une étude du cabinet de conseil Amadéis réalisée auprès de 60 investisseurs français ne va pas dans ce sens. 54 % d'entre eux seraient prêts à remettre en cause leurs investissements dans des fonds luxembourgeois. Notamment ceux qui ont des billes mises dans les fonds « madoffés ». Mais ce serait pour aller où ? Peut-être dans des fonds de droit français. À l'inverse de la France, la place du Luxembourg n'est pas reconnue pour la qualité de sa gestion d'actifs, très peu de gérants y sont d'ailleurs installés. Sa part de marché en Europe sur la gestion financière stricto sensu des fonds est à peine de 0,5 % contre plus de 20 % pour la France. En revanche, elle l'est pour sa gestion administrative et la distribution des fonds avec 26 % de part de marché. Même si, depuis Madoff, certains en doutent. Sur cette activité, seul l'Irlande peut lui faire de l'ombre. Mais elle aussi a son affaire Madoff.Cependant, avec la mise en place de la directive Ucits 4 autorisant, entre autres, le passeport des sociétés de gestion, le Luxembourg avoue qu'un travail d'image doit être engagé pour attirer ces acteurs. Les gérants préfèrent vivre à Londres, Paris ou Genève, Luxembourg étant perçue comme une ville ennuyeuse. Consciente du problème, l'Alfi a mis en place une commission interne afin d'identifier les opportunités de cette réforme et de rendre la place attractive.
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