Le PDG de British Airways renonce à son salaire de juillet

AérienLa mesure en dit long sur la fragilité de British Airways. Son directeur général, Willie Walsh, a annoncé hier, après la publication d'une perte historique de 375 millions de livres (425 millions d'euros) en 2008-2009, qu'il renonçait à son salaire de juillet. Keith Williams, le directeur financier, fera de même. Le premier est payé 735.000 livres par an (831.000 euros), le second 440.000 livres (497.000 euros). Seuls quelques rares dirigeants de compagnies aériennes américaines avaient agi de la sorte au plus fort de leurs difficultés, entre 2002 et 2007. « Ce n'est pas un coup de publicité, a déclaré Willie Walsh, je n'abandonne pas facilement quelque chose que j'ai gagné. » Une décision prise pour inciter les salariés à prendre des congés sans solde ou à travailler à temps partiel.Déjà, peu avant cette annonce, le ton lugubre tranchait avec celui, moins pessimiste, des concurrents. Alors qu'Air France-KLM et Lufthansa observent de légers signes de stabilisation de la dégradation de l'activité, Willie Walsh ne constatait « aucune amélioration visible ». Son président, Martin Broughton, considérait quant à lui que « toute reprise prendrait probablement plus longtemps qu'envisag頻.Avions cloués au solEt pour joindre le geste à la parole, Willie Walsh est le premier à dévoiler son jeu pour la prochaine saison d'hiver, qui débutera fin octobre. La compagnie britannique va réduire ses capacités de 4 % par rapport à la saison précédente. Seize avions seront cloués au sol. La réduction de voilure pourrait être plus forte si Bruxelles décide de prolonger pour l'hiver les mesures en vigueur cet été de protection des créneaux horaires de décollage même s'ils ne sont pas utilisés. Par rapport à Lufthansa ou à Air France-KLM, British Airways est la major européenne la moins bien armée pour affronter la crise. Son bilan est le plus fragile. Sa dette nette s'est gonflée de 1 milliard de livres en un an, à 2,4 milliards, tandis que sa trésorerie a fondu de 483 millions pour s'élever à seulement 1,4 milliard de livres. Et le déficit de son fonds de pension s'est creusé de 1,2 milliard, pour frôler les 3 milliards de livres. Le tout accroît les chances d'une augmentation de capital dans l'année, selon des analystes. D'autant que, pour être allée très loin dans les économies ces dernières années, British Airways a moins de marges de man?uvre que ses concurrents. Idem en termes de report d'investissement. La direction n'a fait aucune prévision chiffrée pour l'exercice en cours et ne versera pas de dividende. Dans ces conditions, le projet de fusion avec Iberia semble passer au second plan.
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