L'avenir s'annonce difficile pour les assureurs vie en France. La volatilité des marchés et le contexte économique n'incitent pas les épargnants vers ce placement pourtant historiquement leur préféré. Ainsi, à fin septembre, la collecte globale a chuté de 10 % par rapport à la même période en 2007, selon la Fédération française des sociétés d'assurances. Si les primes sur les fonds en euros à capital garanti progressent de 2 % à 79,1 milliards, en revanche les versements sur les unités de compte (fonds boursiers) chutent de 44 % à 15,6 milliards.Cette baisse des unités de compte " est dommageable pour la solvabilité des assureurs et leur rentabilité ", a remarqué Vanessa André, directeur associé chez Fitch Ratings, lors d'une conférence hier consacrée au secteur. De plus, la collecte nette (cotisations-prestations payées par les assureurs) s'établit en recul de 33 % sur les neuf premiers mois de l'année à 30,7 milliards d'euros contre 45,7 milliards un an plus tôt. " La collecte nette sera d'autant moins positive à l'avenir que le marché arrive à maturité après une vingtaine d'années de forte croissance ", indique Vanessa André. Les compagnies sont en parallèle confrontées à une diminution des plus-values latentes obligataires en raison de la hausse des taux d'intérêt à long terme depuis septembre 2005, et à la croissance des moins-values latentes sur les actions.LES FACTEURS DE DEGRADATIONRésultat, le ratio de solvabilité (incluant les plus-values) était déjà tombé à 8,4 % en 2007 contre 11,6 % en 2006, selon Fitch. " Et en 2008, l'adéquation des fonds propres devrait diminuer ", estime Vanessa André, se référant à l'accroissement des écarts entre les taux obligataires, la chute des performances des marchés en actions et la prépondérance des produits en euros nécessitant une marge de solvabilité plus élevée. Ces facteurs expliquent la dégradation du secteur de l'assurance-vie en France par Fitch, qui lui attribue une perspective négative.

latribune.fr

04 Nov 2008, 11:43

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