Pécresse finalise le plan Campus

Un an après son lancement, l'opération Campus entre dans sa dernière ligne droite. Alors que le monde universitaire entame sa troisième semaine de grève, Valérie Pécresse dévoile aujourd'hui les derniers projets sélectionnés pour ce vaste plan de rénovation universitaire destiné à faire émerger 12 grands campus de renommée internationale. Après Bordeaux, Grenoble, Lyon, Montpellier, Strasbourg et Toulouse en novembre, c'est au tour d'Aix-Marseille, Condorcet-Aubervilliers et Saclay de présenter leur copie aujourd'hui. Toulouse repasse également au second tour. La Ville rose avait vu son projet retoqué en novembre car il privilégiait trop les constructions neuves (réduites de 117.000 à 21.500 m2 dans le nouveau projet, les rénovations passant de 89.000 à 118.000 m2). Les élus locaux, qui se sont engagés à hauteur de 395 millions d'euros pour Toulouse Campus, se sont déclarés « confiants » à l'issue de leur entrevue avec la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, jeudi dernier. Rue Descartes, ce projet est d'ores et déjà jugé apte. Il n'en va pas de même pour Aix-Marseille, Condorcet-Aubervilliers et Saclay, qui doivent encore passer devant le comité d'évaluation cet après-midi. Ils sauront dès ce soir s'ils doivent retravailler leur copie ou non. Le cas de Saclay devrait faire l'objet d'une attention particulière puisqu'il dépasse largement le périmètre de la seule opération Campus (lire ci-dessous). Quant à Lille et à Nancy-Metz (université de Lorraine), ils sont dispensés de nouvelle évaluation. Recalés lors de la seconde sélection de juillet 2008, et labélisés « campus prometteurs », ils ont finalement été repêchés en décembre à la faveur du plan de relance.Une fois ces projets définitivement avalisés, les enveloppes budgétaires seront signifiées. A ce jour, seules les dotations de Lyon et Strasbourg ont été communiquées : 575 milions pour Lyon, qui en réclamait 590 ; 375 millions pour Strasbourg, dont les trois universités viennent de fusionner. Bordeaux devrait bientôt connaître la sienne. Grenoble et Montpellier doivent au préalable finaliser leur PRES. Mais attention, ces dotations sont non « comsomptibles », les revenus de leur placement devant servir à payer les loyers des partenariats public-privé (PPP) sur lesquels est bâtie l'opération Campus. À cet égard, la Cour des comptes s'est récemment interrogée sur son financement, la vente de 2,5 % du capital d'EDF par l'État n'ayant rapporté que 3,7 milliards d'euros, au lieu des 5 milliards prévus. Un objectif que le placement du produit de la vente à 4,25 % sur un compte d'affectation spécial ne rend pas atteignable avant 2015. Mais les premiers coups de truelle ne devraient pas être donnés avant 2011, probablement à Lyon, selon le ministère.géométrie variableReste le cas de Paris intra-muros, où s'affrontent des projets à géométrie variable depuis 2008. Le morcellement de l'immobilier universitaire a conduit Valérie Pécresse à diligenter un audit puis a chargé Bernard Larrouturou d'un schéma directeur, qui sera rendu en mai. Paris 2, 3, 4 et 6 viennent de déposer un projet de PRES intitulé « PRESS 2346 ». Paris 5, 7 et Sciences Po vont faire de même. Mais, de son côté, la directrice de l'ENS Ulm, Monique Canto-Sperber, fait cavalier seul avec son projet « Paris sciences et lettres », sorte de club VIP réservé à quelques établissements de la montagne Sainte-Geneviève. Quoi qu'il en soit, la déclinaison immobilière dépendra de la « structuration scientifique » des projets, assure-t-on dans l'entourage de Valérie Pécresse. nà ce jour, les dotations communiquées sont de 575 milions pour Lyon et 375 millions pour Strasbourg.
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