Valeo change de patron et de gouvernance

La crise qui touche actuellement le secteur automobile et les grandes man?uvres qu'elle engendre dans la filière auront eu raison de Thierry Morin. Depuis huit ans à la tête de Valeo ? et après vingt années de présence au sein de l'entreprise ?, le très autoritaire patron de l'équipementier a été remercié pour « divergences stratégiques » avec son conseil d'administration, a indiqué le groupe hier. Une annonce plutôt bien accueillie par? la Bourse, pourtant choyée par l'ex-patron. Dans un marché clairement en hausse hier, le titre Valeo s'est adjugé jusqu'à 3,37 % pour finalement clôturer sur une progression de 2,20 % à 11,37 euros.Selon une source interne, le conseil de Valeo, qui a enregistré en 2008 une perte nette de 207 millions d'euros, reproche à Thierry Morin « un manque de rapidité dans son programme de cession, réalisé pour moitié, juste avant la crise ». Pardus, premier actionnaire avec près de 20 % du capital qui entretenait des relations orageuses avec l'ex-PDG, avait à plusieurs reprises souhaité que Valeo se concentrât davantage sur certains de ses métiers. Thierry Morin était en bisbille avec son conseil qui lui reprochait plus globalement « de trop faire cavalier seul », d'après un informateur. À la mi-février, ce conseil avait d'ailleurs réduit sa rémunération fixe, à 1,1 million d'euros par an, contre plus de 1,5 million d'euros perçus en 2007.rapports de forceL'entrée du FSI (Fonds stratégique d'investissement) au capital de Valeo a, en tout état de cause, changé les rapports de force au sein du conseil d'administration, puisque la Caisse des dépôts (actionnaire de contrôle du FSI), déjà détentrice de 5,98 % du capital de l'équipementier, en détient désormais 8,33 % et 10,55 % des droits de vote. Le FSI a, pour sa part, déboursé en février 18,7 millions d'euros pour prendre 2,35 % des parts.L'ex-directeur de la branche vitrage de Saint-Gobain, Jacques Aschenbroich, a été nommé directeur général et pris ses fonctions le 20 mars. Pascal Colombani, directeur associé d'AT Kearney et ancien administrateur général du CEA, assurera l'intérim de la présidence du conseil. La stratégie du groupe devrait être réexaminée par la nouvelle direction. L'équipementier a lancé en décembre un plan de suppression de 5.000 postes, dont environ 1.600 en France.
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