Agirc-Arrco  : le Medef renonce à la retraite à 61 ans

Pour le Medef, ce n'est que partie remise. Certes, la négociation sur les régimes de retraites complémentaires Agirc (cadres) et Arrco (non-cadres) qui s'est conclue hier n'a pas abouti, comme il le souhaitait, au recul de l'âge minimal de départ de 60 ans à 61 ans. Devant le front uni des syndicats, le patronat a renoncé. « Le Medef plie mais ne rompt pas », commente Éric Aubin, de la CGT. D'une part, Jean-René Buisson qui dirigeait la délégation patronale, n'a pas donné gain de cause à certains syndicats, qui souhaitaient augmenter les cotisations patronales et salariales pour résoudre les besoins de financement de l'Agirc et de l'Arrco, dont les comptes devraient basculer dans le rouge dès cette année. Le Medef a également refusé de stabiliser le rendement, dont la baisse progressive réduit sur le long terme le niveau des pensions. Le texte prolonge ainsi peu ou prou l'accord Agirc-Arrco de 2003. D'autre part, le patronat a « préparé le coup d'après », l'accord conclu pour la période du 2 avril 2009 au 31 décembre 2010 comprenant des « engagements pour 2010 ». « Les parties signataires conviennent qu'un rendez-vous, que les pouvoirs publics devront fixer en 2010, permettra le réexamen de l'ensemble des paramètres », à savoir l'âge de la retraite, la durée d'activité, le montant des cotisations et le niveau des pensions. Les partenaires sociaux seront également tenus de se rencontrer au cours de l'année 2009 pour préparer cette échéance. Le rendez-vous de 2010 pourrait donc déboucher sur de véritables réformes structurelles.« le principal est sauv頻D'ici là, l'issue de la négociation Agirc-Arrco ne satisfait pas pleinement toutes les parties. « Je ne suis pas très fier de cet accord, dit Bernard Devy (FO). Certes, le principal est sauvé puisque le dispositif AGFF ? qui finance la retraite complémentaire entre 60 ans et 65 ans ? est reconduit. Mais nous avions davantage d'ambition pour pérenniser nos régimes, ce texte a minima ne règle rien, c'est un constat d'échec. » De fait, aucune nouvelle ressource ne viendra renflouer les caisses de l'Agirc et de l'Arrco : pendant deux ans, elles devront puiser dans leurs réserves pour payer les pensions. « Nous sommes satisfaits, déclare en revanche Jean-Louis Malys, de la CFDT. En période de crise, il faut faire preuve de sagesse et ne pas se précipiter en adoptant des mesures lourdes de conséquences. » Si la CFTC « regrette de ne pas avoir obtenu la stabilisation des rendements des régimes », Jean-Louis Deroussen se félicite que les syndicats aient fait reculer le Medef sur l'âge de la retraite à 61 ans et aient obtenu la prorogation de l'AGFF. « C'est grâce à la mobilisation du 19 mars », estime Éric Aubin (CGT). Les partenaires sociaux décideront d'ici au 31 mars s'ils paraphent ou non le texte.
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