Les restructurations industrielles chez L'Oréal inquiètent les salariés

Les soins Biotherm qui passent de Monaco au site de Caudry dans le Nord, les crèmes La Roche-Posay progressivement fabriquées dans l'usine de Vichy, le maquillage Lancôme, Armani ou Helena Rubinstein qui voyage de l'Espagne au nord de la France? De grandes man?uvres sont en cours chez L'Oréalcute;al pour réorganiser un outil industriel qui évolue, notamment depuis l'acquisition de l'usine de produits de luxe Yves Saint Laurent (YSL) en juillet 2008.Bienvenue chez les ChtisRien de bien méchant selon la direction, habituée à restructurer en permanence ses infrastructures industrielles. Oui mais voilà, pour la première fois, les syndicats, d'ordinaire si discrets, ont décidé de parler. La fermeture annoncée depuis quelques mois de trois sites aux frontières de la France leur fait peur. Et certaines méthodes du groupe ne passent pas. À Monaco, les propositions de reclassement dans le Nord faites aux 173 salariés ne sont guère appréciées. « C'est le remake de ?Bienvenue chez les Chtis?, ils se paient notre tête », lâche un délégué CGT. En Espagne, la transformation de l'usine de maquillage d'Albesa en centrale logistique ne plaît pas non plus. « La direction nous avait dit que cette centrale resterait dans le groupe, elle est finalement rachetée par le transporteur DHL, qui ne reprend que 50 des 260 salariés », s'énerve un représentant CFDT. Au pays de Galles, c'est un sous-traitant, Fareva, qui n'accepte que 65 des 260 personnes du site de shampoing et autres produits grand public.vers un pôle de 40.000 m2Mais les plus grandes inquiétudes portent sur la réorganisation de la division luxe pour créer un « pôle européen d'excellence industrielle ». Ce pôle s'appuiera sur trois sites : Lassigny (l'usine de l'Oise héritée d'YSL), Caudry et Gauchy. Et les centrales logistiques de chaque site fermeront pour être regroupées en une seule de 40.000 mètres carrés à Roye. Déjà 85 postes en « doublon » sont repérés par la direction. Les 90 salariés de la centrale de Caudry ne savent pas non plus quel sort leur est réservé et leurs représentants parlent du « premier plan social en France à venir ». Enfin, les 270 ouvriers de l'usine de Gauchy sont inquiets pour l'avenir de leur outil de production, plus ancien et plus éloigné de la centrale de Roye que le site flambant neuf de Lassigny.De son côté, la direction de L'Oréalcute;al, peu bavarde sur le sujet, rappelle qu'il n'y aura « aucun licenciement économique en France » et que chaque salarié en doublon recevra des propositions de reclassement. Son besoin de restructurer ses outils de production suite à un rachat paraît tout à fait justifié. C'est d'ailleurs ce qu'elle a fait tout au long de son histoire, notamment ces huit dernières années en Argentine, au Chili, en Suisse ou en Inde sans faire grand bruit. Mais la crise, qui l'a aussi conduite à supprimer récemment 500 postes aux États-Unis, amplifie les craintes. Sans compter que ces restructurations françaises ont lieu à quelques kilomètres de Compiègne, où les salariés de Continental font grand bruit.Dans un souci d'apaisement, le premier des 67.660 salariés de l'entreprise, le PDG Jean-Paul Agon a décidé de diminuer de 35 % son salaire variable (soit 13 % de sa rémunération totale) et de ne pas se verser de stock-options en 2009. Une initiative, rare chez les patrons du CAC 40, pour montrer que tout le monde, chez L'Oréalcute;al, se serre la ceinture... Plus ou moins.
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