Solvay tente de rassurer ses salariés

Les dirigeants de Solvay persistent : leur division pharmacie (2,7 milliards d'euros de chiffre d'affaires) n'est pas en vente. « Nous n'avons encore pris aucune décision », assure le groupe belge. Il est vrai que le profil hybride de Solvay lui permet de compenser avec la pharmacie (28 % des ventes) les difficultés de la chimie, victime de la crise. Mais les dirigeants peinent à convaincre. À tel point que le 22 avril, ils ont jugé nécessaire d'envoyer à leurs salariés une note explicative. Le laboratoire est sous les feux de la rampe depuis le 1er avril. Après que le « Financial Times » a laissé entendre qu'il pourrait être la cible d'une OPA, Solvay a répondu qu'il « condui[sait] une analyse de plusieurs options pour ses activités pharmaceutiques ». « Nous avons demandé à des conseillers externes d'analyser notre branche pharmacie dans une perspective de long terme. Comme nous sommes cotés en Bourse, la loi belge nous oblige à être transparents sur ce sujet », justifie un porte-parole de Solvay à « La Tribune ». Mais, dans un secteur où les fusions-acquisitions se succèdent à un rythme effréné, les observateurs y ont clairement vu un avis de mise en vente.D'où le travail d'explication mené auprès des salariés. « L'examen est d'autant plus important dans la pharmacie » que « les opportunités sont limitées et les efforts financiers considérables », souligne la note qui détaille les « options à considérer » : « statu quo, nouvelle acquisition, cession, mise en Bourse » ou « rapprochement avec un autre groupe ».intentions industriellesLa démarche reste insuffisante aux yeux des 425 salariés de la filiale pharmacie France. « Nous souhaitons savoir où en est la direction et, si un acheteur a été trouvé, quelles seront les conséquences sociales », explique un syndicaliste qui menace de recourir au droit d'alerte (saisie d'un expert) en cas de non-réponse lors du comité d'entreprise extraordinaire du 29 avril. Les mêmes élus saluent pourtant la façon dont Solvay a géré le plan social lors du rachat des laboratoires Fournier en 2006. Le groupe, toujours contrôlé par la famille Solvay, se dit davantage mû par des intentions industrielles que financières. En début de semaine, la société d'études Mergermarket jugeait qu'il existait de « fortes chances » que Solvay soit impliqué dans une opération de fusion-acquisition. AUDREY TONNELIER
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