L'américain Freescale réduit des deux tiers sa voilure à Toulouse

Martin Venzal,à ToulouseC'est la fin d'une histoire pour Freescale Toulouse : celle de l'arrêt annoncé de son unité de fabrication et de ses fameuses salles blanches. Cet outil, lancé dans les années 1990 par Motorola, doit fermer ses portes d'ici à fin 2011. Un coup dur pour l'emploi local, puisque 800 emplois liés à cette activité devraient être supprimés. À ceux-là s'ajoutent 200 à 250 postes de la division téléphonie également sur le site toulousain. Freescale a annoncé vouloir s'en séparer, sans toutefois trouver aujourd'hui de repreneur. « Il restera sur le site 500 à 600 personnes à l'horizon 2012, contre 1.700 aujourd'hui, reconnaît, fatigué, Denis Blanc, directeur du site. L'entreprise doit pour survivre s'adapter aux évolutions de la technologie et du marché. La demande pour nos produits a baissé de façon sensible, et les produits que nous fabriquons ne correspondent plus à la demande. »Freescale, l'ex- branche semi-conducteurs de Motorola, arrête donc toute son activité en technologie « 6 pouces », qui concerne les sites de Toulouse et de Sendai au Japon et compte faire transiter sa production sur d'autres usines utilisant une technologie plus évoluée. Le groupe maintient en revanche son activité de recherche et développement sur la Ville rose. « Nous allons participer aux évolutions des produits, notamment dans l'automobile », poursuit Denis Blanc. Un moindre mal pour le maire de Toulouse, Pierre Cohen, qui rappelle qu'il existe en matière de R&D beaucoup de contrats de recherche liant Freescale à des laboratoires de recherche, et des fonds publics associés. « On ne peut pas être impliqué dans une activité de recherche et en même temps laisser tomber tous les débouchés naturels comme la fabrication », déplore l'élu du Capitole, qui se dit « prêt à rencontrer les responsables américains et à plaider la cause du site historique de Toulouse ».Les élus locaux, mobilisés, seront-ils capables de convaincre les dirigeants de Freescale de maintenir des salles blanches sur la Ville rose ? L'éventualité est considérée par Denis Blanc comme « plus qu'improbable. » feuilleton socialDes négociations vont donc commencer aujourd'hui, vendredi, auprès du personnel. Un personnel choqué à l'annonce de cette décision. « Nous avons fait beaucoup d'efforts cette année : chômage partiel, gel des salaires et plan de sauvegarde de l'emploi. En un an et demi, il est parti près de 300 personnes, explique Serge Ramos, délégué central FO, le syndicat majoritaire. Nous avons donc demandé à la direction de nous donner les justificatifs de cette décision. » Les salariés n'excluent pas non plus une réindustrialisation du site grâce à l'aide de l'État accordée au secteur automobile et compte interpeller l'Élysée sur ce sujet.« Nous sommes le fournisseur numéro un mondial de l'électronique automobile et il y a encore des choses à faire sur Toulouse, précise Serge Ramos. La moins mauvaise nouvelle : nous avons trois ans pour nous adapter et travailler avec les pouvoirs publics afin de mettre en place des mesures d'accompagnement. » Le feuilleton social de Freescale ne fait que commencer.
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