Les stars de la virtualisation perdent de leur élan

Avec leur thématique d'économie de coûts, les logiciels de virtualisation pouvaient sembler bien armés pour traverser la crise, sinon en profiter. Ces applications, grâce auxquelles différents systèmes d'exploitation peuvent tourner sur un même serveur, permettent de rationaliser les parcs informatiques des entreprises et donc d'en diminuer les coûts. Mais les derniers résultats des acteurs du marché montrent qu'ils n'échappent pas aux réductions des budgets informatiques des entreprises, attendues en baisse de 3,8 % en 2009 par Gartner.Pour la première fois depuis son introduction en Bourse, en 2007, le leader mondial de la virtualisation, l'américain VMware, abonné aux croissances à deux chiffres, a annoncé hier des ventes de licences en repli de 13 % au premier trimestre. La progression de ses ventes de services lui a néanmoins permis d'afficher une croissance de 7 % de son chiffre d'affaires, à 470,3 millions de dollars. Mais les perspectives dévoilées par l'entreprise pour son deuxième trimestre ? une stabilité ou un recul de son chiffre d'affaires ? ont également inquiété les marchés, sur lequel le titre perdait 20 % à la mi-séance.concurrence accrueCe retour sur terre contraste avec l'effervescence qui avait entouré VMware en août 2007, lors de l'introduction en Bourse d'une partie de son capital par sa maison mère, le leader mondial du stockage informatique EMC, qui en détient encore 86 % aujourd'hui. Introduit à 29 dollars, le titre était monté jusqu'à 120 dollars en quelques mois, valorisant le groupe à 34 milliards (25 fois son chiffre d'affaires 2007). Le soufflé est depuis nettement retombé et le titre évoluait récemment sous son cours d'introduction. De fait, longtemps dominant sur le marché, VMware a dû faire face à une concurrence accrue de Microsoft (qui avait cherché à le racheter en 2003) et de l'américain Citrix, qui ont contribué à tasser sa croissance. Au demeurant, Citrix, connaît aussi un ralentissement important de ses ventes, et table sur un chiffre d'affaires en recul de 5 % au premier trimestre.Les analystes estiment que ce trou d'air ne remet pas en cause le dynamisme promis au marché de la virtualisation, perçue comme une des principales priorités des entreprises. Pour Gartner, le marché devrait progresser de 43 % en 2009 dans le monde. IDC table, pour sa part, sur une croissance moyenne annuelle de 21 % d'ici à 2013. « En France, la moitié des entreprises de plus de 1.000 salariés ont aujourd'hui mis en ?uvre des solutions de virtualisation de serveurs », affirme Karim Bahloul d'IDC, contre une proportion de 10 % à 15 % il y a trois ans. « Les projets de virtualisation sont très structurants pour les entreprises, mais ils mobilisent des ressources et représentent des coûts », explique-t-il et donc peuvent être différés.Olivier Hensge
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