MySpace à la recherche d'un nouveau modèle

Qu'elle est difficile à accepter la décadence du pionnier. Mais le PDG de News Corp., Rupert Murdoch, a bien dû s'y résoudre. Classé dans la catégorie des réseaux sociaux, qui repose sur la participation des internautes, MySpace, qu'il a racheté en 2005 pour 580 millions de dollars, est particulièrement apprécié des amateurs de musique au point de servir parfois de tremplin à des artistes en herbe. Mais depuis, MySpace n'a pas tenu ses promesses : audience en berne, des résultats financiers insuffisants, et un modèle économique fragile. D'où les mesures radicales annoncées mercredi.Rupert Murdoch a décidé d'écarter Chris DeWolfe, patron et fondateur de MySpace. Le cofondateur et actuel président de MySpace, Tom Anderson, pourrait connaître un sort aussi funeste : le groupe étudie à son sujet « un nouveau rôle au sein de l'organisation ». News Corp. serait actuellement en discussion avec un ancien directeur général de Facebook, Owen Van Natta, pour remplacer Chris DeWolfe, selon AllThingsDigital, un site du « Wall Street Journal ». Conscient des difficultés de sa filiale Internet, Rupert Murdoch s'est adjoint ce mois-ci un patron numérique. Vétéran d'AOL, Jonathan Miller a comme principale mission de revigorer MySpace.nomination symboliqueLa nomination d'un ancien cadre de Facebook à la tête du réseau social MySpace serait à ce titre symbolique. Le réseau social musical, qui compte aujourd'hui 130 millions de fans dans le monde, s'est fait dépasser en audience par Facebook en 2008. Le site qui permet de créer un réseau géant d'« amis », retient désormais toute l'attention.« Grâce à de nombreuses innovations technologiques, Facebook a réinventé le concept du réseau social. Pendant ce temps, MySpace a pris un gros retard », indique Rebecca Jennings de Forrester Research. Des innovations qui plaisent non seulement aux internautes, mais également aux annonceurs. « Les réseaux sociaux ont un gros succès auprès du public. Leur problème aujourd'hui est de trouver un modèle de revenus à long terme. Les annonceurs recherchent les meilleurs outils pour cibler les audiences », précise l'analyste. Et dans ce domaine, Facebook est désormais mieux placé que MySpace sur le plan technologique, selon l'analyste. Malgré une large audience, le réseau social a manqué de 10 % son objectif de chiffre d'affaires de 1 milliard de dollars l'an passé. Au dernier trimestre, les revenus ont reculé de 3 % et le résultat d'exploitation est tombé à 7 millions de dollars (? 85 % sur un an).renégociation difficileL'année 2009 s'annonce cruciale. MySpace doit renégocier le contrat de régie publicitaire conclu en 2006 avec Google pour une durée de trois ans, au moment où le réseau était au sommet de sa gloire. Pendant trois ans, Google a garanti un minimum de 300 millions de dollars par an de revenus. « Le contrat était très favorable à MySpace. Obtenir un accord similaire va être très difficile », prédit Rebecca Jennings.Même sur son c?ur de métier, la musique, MySpace n'a pas transformé l'essai. Misant sur son réseau d'accros à la musique, le site a lancé en septembre dernier, via une société commune avec les quatre majors du disque (Universal, EMI, Sony BMG, Warner Music), une plateforme de musique légale. Les internautes peuvent y écouter de la musique gratuitement en ligne ou télécharger des morceaux payants. Las, malgré une large audience ? les internautes passeraient 172 millions de minutes par jour à écouter de la musique sur le site ?, le service n'a pas convaincu en raison d'une technologie jugée défaillante. « La concurrence est très rude dans la musique en ligne. Il est très difficile de se différencier. Là aussi, il y a un problème d'innovation du service. Et à part iTunes, personne n'a réussi à faire payer des contenus », juge Rebecca Jennings. Pour retrouver du lustre, MySpace aura au moins besoin d'un électrochoc.
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