Le modèle allemand d'apprentissage cherche un second souffle

Quelque 600.000 jeunes ont signé l'an passé outre-Rhin un contrat d'apprentissage avec une entreprise? Malgré les critiques, la formation en alternance reste en Allemagne la voie royale vers un premier emploi et le plus efficace instrument de lutte contre le chômage des jeunes. Au bout des trois ans de formation, 57 % des apprentis sont embauchés par leur entreprise à l'ouest du pays (72 % de ceux qui sont formés dans une grande entreprise) ; 44 % à l'est. Deux tiers d'une classe d'âge passent par l'apprentissage, qui garantit l'accès à quelque 350 métiers dits « protégés », c'est-à-dire ne pouvant être exercés que par des personnes formées.Loin d'être une voie de garage pour jeunes en échec scolaire, l'apprentissage jouit en Allemagne d'un prestige certain et bien des diplômés de l'enseignement supérieur ont d'abord appris un « vrai métier » avant de se lancer dans les études. Pourtant, le système est, aux yeux des syndicats, de plus en plus menacé.50.000 sur le carreauSeul un tiers des entreprises allemandes forment encore des jeunes. Chaque année, près de 50.000 d'entre eux restent sur le carreau, n'ayant pas trouvé de formation à la sortie de l'école. Autant de postes d'apprentis restent à pourvoir, faute de candidats adaptés. Les employeurs se plaignent ouvertement du faible niveau scolaire des collégiens. Le manque de mobilité géographique ajoute aux dysfonctionnements.Une première réforme du système, en 2004, avait conduit les entreprises à s'engager à former davantage de candidats, l'État prenant en charge une partie des frais de formation pour les jeunes défavorisés par de faibles résultats scolaires. Prolongée en 2007, la mesure permettrait, selon le patronat, de former 50.000 à 80.000 apprentis supplémentaires par an. Un chiffre contesté par les syndicats, qui s'inquiètent aujourd'hui des conséquences de la crise sur l'apprentissage. La confédération syndicale DGB réclame une prime supplémentaire de l'État pour les entreprises qui reprendraient les apprentis contraints d'abandonner leur formation suite à la faillite de leur ancien patron. Nathalie Versieux, à Berl
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