Aubry et Royal unies pour un 1er Mai anticrise

Le 1er Mai, les socialistes fêteront le muguet? et la trêve tant attendue dans la « guerre des roses ». Après des jours de tractations, Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, proche de Martine Aubry, et David Assouline, secrétaire national, proche de Ségolène Royal, ont annoncé mercredi soir, dans un bref communiqué, que le PS se mobiliserait « fortement » vendredi prochain pour réclamer un changement de cap économique et social à Nicolas Sarkozy. Et les deux signataires ont précisé que la première secrétaire et l'ex-candidate à la présidentielle de 2007 manifesteraient ensemble à Paris, aux côtés du maire de la capitale, Bertrand Delanoë. Superstitieux, les socialistes se sont donné rendez-vous rue Soufflot, au pied du Panthéon, là où François Mitterrand avait voulu marquer sa prise de fonctions, le 21 mai 1981.Ce sera la première fois depuis le 1er mai 2002 que le PS défilera sous sa propre bannière pour la fête du travail. Il y a sept ans, la mobilisation avait été conçue comme une riposte de la gauche, sonnée par l'élimination de Lionel Jospin par Jean-Marie Le Pen au premier tour de la présidentielle.Aujourd'hui, le PS met en avant le contexte social pour justifier sa présence dans le cortège parisien. Invitée hier matin sur RTL, Ségolène Royal a expliqué que les socialistes devaient être « rassemblés », compte tenu de la « gravit頻 de la crise. « On ne pouvait pas faire moins bien que les syndicats », note un proche de Martine Aubry, en rappelant que les huit principales organisations syndicales ont appelé à un 1er Mai unitaire contre la politique de Nicolas Sarkozy. La proximité des élections européennes explique aussi cette stratégie unitaire. Martine Aubry et Ségolène Royal pourraient pousser plus loin les feux de la réconciliation avec un meeting commun. Il pourrait se tenir le 27 mai, à Rezé, près de Nantes. La tête de liste PS de la région Ouest est Bernadette Vergnaud, une proche de Ségolène Royal.Peu à peu, le climat tend donc à s'apaiser entre les deux rivales du congrès de Reims. Il y a d'abord eu l'entrée de fidèles de la présidente de Poitou-Charentes dans l'équipe de direction à la fin du mois de février. Depuis lors, Martine Aubry et Ségolène Royal prennent soin d'éviter les petites phrases assassines l'une à l'encontre de l'autre. La première veut montrer qu'elle sait rassembler, la seconde qu'elle ne divise pas. Après le « pardon » de Ségolène Royal aux Africains pour le discours de Dakar de Nicolas Sarkozy, Martine Aubry s'était même dite « heureuse que Ségolène ait dit ce qu'elle a dit ». réticences La guérilla anti-Sarkozy menée avec virulence par Ségolène Royal continue pourtant de susciter des réticences rue de Solférino. Un partisan de Martine Aubry déplore « l'OPA constante de Ségolène sur le titre de première opposante ». Un autre responsable socialiste souligne la « divergence d'images croissante » entre l'ex-candidate à la présidentielle, adepte « de l'attaque en piqu頻, et la première secrétaire, à la parole publique « rare et retenue ».Mais ces rôles ne devraient pas beaucoup évoluer dans les mois qui viennent. En dépit de son fléchissement dans les sondages, Ségolène Royal poursuit de manière inflexible son chemin vers la présidentielle de 2012. Martine Aubry, qui progresse dans les enquêtes d'opinion, travaille son propre statut de présidentiable, en se préparant au saut d'obstacles des européennes et des régionales.
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