BMS se relance dans le cancer

harmaciePas de trêve estivale pour les laboratoires pharmaceutiques. L'américain Bristol-Myers Squibb (BMS) a lancé hier une OPA amicale sur la société de biotechnologie américaine Medarex, cotée au Nasdaq. L'acheteur propose 2,4 milliards de dollars (1,7 milliard d'euros). Cela correspond à 16 dollars par action, soit près du double du cours avant l'annonce de l'opération (8,40 dollars). Cette prime a priori élevée semble justifiée. Car si le nom de Medarex est inconnu du grand public, « la société est un leader mondial dans son domaine, la production d'anticorps monoclonaux [traitements de pointe utilisés notamment en cancérologie, Ndlr] humains à partir de souris », souligne Claude Allary, associé au cabinet de conseil Bionest.De quoi donner à BMS un accès privilégié aux « blockbusters » de demain. Mais aussi relancer le laboratoire en oncologie (traitement du cancer). En pointe dans ce domaine dans les années 1990 avec son médicament Taxol, BMS a depuis été distancé par les génériqueurs. Un temps pressenti pour une fusion avec Sanofi-Aventis ? dont il vend le Plavix aux États-Unis ?, BMS pointe aujourd'hui au seizième rang mondial de la pharmacie, avec un chiffre d'affaires de 20,6 milliards de dollars l'an dernier. Début juin, l'américain était cité pour entrer au capital de l'irlandais Elan mais c'est finalement son compatriote Johnson & Johnsonnson, qui a déboursé 1 milliard de dollars pour acquérir 18 % du groupe.Medarex et BMS travaillent déjà ensemble sur un traitement contre les mélanomes, dont le développement pourrait s'achever l'an prochain. L'opération donne à l'américain la main sur sept autres projets.Prévisions en hausseL'acquisition n'a pas empêché le laboratoire de relever ses prévisions de résultats pour l'ensemble de l'année. Les dirigeants attendent désormais un bénéfice par action de 1,95 dollar à 2,05 dollars en 2009 (contre 1,85 dollar à 2 dollars précédemment). Le bénéfice du deuxième trimestre a dépassé les attentes, en hausse de 36 % (983 millions de dollars). À l'instar de ses concurrents, BMS a annoncé vouloir poursuivre ses emplettes. « De telles opérations, qui permettent à un laboratoire de se positionner sur une expertise précise avec des applications thérapeutiques larges, vont se poursuivre dans le secteur », confirme Claude Allary. AUDREY TONNELIER
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.