« Quel sera l'avenir de chacun dans deux ans, une fois la prime dépensée  ?  »

Craignez-vous la généralisation des conflits violents comme chez SKF ou New Fabris ?Que les choses soient très claires : la violence est une impasse. Seul le dialogue produit des résultats. Mon attitude sera toujours celle qui a été la mienne dans le cas de Nortel ou de New Fabris : l'arrêt des menaces, exercées le plus souvent par une minorité, est un préalable absolu à toute discussion. Je tiens à saluer d'ailleurs le sens des responsabilités des organisations syndicales, à l'image de la CGT qui indiquait hier que les menaces et ces combats pour les indemnités « ne résolvent en rien les problèmes ». Comme chez New Fabris ou chez Nortel, je privilégierai toujours la méthode qui donne la priorité au dialogue social accompagné de tous les outils pour un retour durable à l'emploi : aide au reclassement, revitalisation?Les revendications actuelles sur des primes de départ élevées ne reflètent-elles pas une méfiance à l'égard de ces outils ?Je rappelle que dans les zones où le contrat de transition professionnelle (CTP) est en place, 60 % des salariés retrouvent un emploi dans les huit mois. Chacun comprend le désarroi des salariés qui perdent leur emploi en voyant disparaître leur usine. Mais ces indemnités versées aux salariés doivent être conçues comme une aide au retour à l'emploi, et non comme une prime de départ qui ne garantit en rien la dignité qu'offre le travail. La prime est une chose, mais quel sera l'avenir de chacun dans deux ans, une fois la prime dépensée ? La priorité des priorités, c'est d'abord mettre chaque salarié en situation de retrouver rapidement un emploi.Envisagez-vous d'autres mesures ?Je veux donner une nouvelle impulsion à la cellule d'anticipation des mutations au sein du ministère de l'Industrie. Elle s'appuiera sur les commissaires à la réindustrialisation : l'une des clés de leur mission est d'anticiper pour prévenir les effets de la crise et je veux m'assurer que tous les services de l'État sur le terrain sont bien mobilisés à leurs côtés. À la rentrée, je présenterai aussi des mesures en faveur de la revitalisation des territoires avec Michel Mercier. Je travaille également avec Nathalie Kosciusko-Morizet pour le développement porteur des nouvelles technologies et avec Chantal Jouano dans le domaine des écotechnologies. Je ne suis pas qu'un pompier, je veux aussi être un architecte.Chez New Fabris, vous avez autorisé des préretraites à partir de 56 ans. Est-ce un tournant dans la politique gouvernementale ?Certainement pas. La priorité du gouvernement est clairement le maintien dans l'emploi des seniors. Le nombre de personnes concernées est très limité et le recours à cet outil reste et restera très exceptionnel. Les salariés de New Fabris font face à une situation très particulière. Face à la crise, je crois au pragmatisme, territoire par territoire, usine par usine, entreprise par entreprise.
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