Des conflits sociaux d'un nouveau type

Chantage à la bonbonne de gaz chez Nortel ou New Fabris, séquestration de dirigeants chez Caterpillar ou Michelin, destruction de machines chez SKF? Face aux plans de restructuration et aux fermetures d'usines en cascade provoqués par la crise, la riposte des salariés monte d'un cran. Prenant au mot Nicolas Sarkozy qui, il y a un an, déclarait que, « désormais, quand il y a une grève, personne ne s'en aperçoit », les salariés optent pour des modes d'action plus spectaculaires et plus médiatiques. Sporadiquement, la France est le théâtre d'épisodes radicaux. Le renouveau des conflits violents, confirmé aujourd'hui, remonte aux années 2000 avec l'épisode Cellatex dans les Ardennes. Les ouvriers avaient menacé de faire sauter leur usine et de déverser de l'acide dans la rivière voisine. Même si elle est condamnée par les pouvoirs publics, cette stratégie a, aux yeux des salariés, le mérite d'attirer l'attention sur leur cas ? les médias d'abord, les politiques derrière. Le gouvernement se place alors en médiateur dans ces conflits comme en témoigne l'intervention ces derniers jours de Christian Estrosi, le ministre de l'Industrie, pour Nortel, New Fabris ou Molex. À l'heure où ce mode radical fait tache d'huile, la nouveauté est plutôt dans le changement de nature des revendications que portent les salariés. Plutôt que de se battre pour garder leur emploi ou pour obtenir des garanties sur un reclassement, les salariés bataillent pour obtenir les meilleures indemnités de départ possibles. donneurs d'ordres visésCe déplacement revendicatif place les grandes centrales syndicales dans l'embarras. Officiellement, les syndicats font de la défense de l'emploi la priorité des priorités. Mais, confrontés au désespoir de salariés qui ne croient pas dans les politiques de reclassement ou de revitalisation des territoires, ils ne peuvent blâmer cette course à la prime de licenciement surtout quand l'exemple vient d'en haut. Au-delà, ces conflits d'un nouveau genre affichent une autre originalité. Nombre d'entreprises menacées de fermeture sont des sous-traitants de grands groupes. Les salariés jugent les donneurs d'ordres responsables de la situation de leur entreprise. C'est à eux qu'ils s'adressent pour obtenir des indemnisations conséquentes. ntexte d'exergue habillé et appliquer sur-lignage exergue colfine
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