Les marchés d'actions européens s'enflamment

C'est une première depuis décembre 2006 : le Dow Jones Stoxx 600, l'indice qui regroupe les 600 premières capitalisations européennes, a signé hier une neuvième séance de hausse d'affilée. L'indice a bondi de 1,92 %, à 219,79 points. Dans le détail, le CAC 40, l'indice vedette de la Bourse de Paris, a lui aussi enchaîné neuf séances de hausse ? du jamais-vu depuis novembre 1999 ?, pour terminer hier sur une envolée de 2,08 %, à 3.373,72 points. Pour autant, le CAC 40 n'est pas encore revenu à son plus haut niveau de l'année, atteint le 6 janvier dernier, à 3.396,22 points. Très belle performance à Londres également, où le FTSE 100 s'est octroyé 1,47 %, à 4.559,80 points. Mieux, le DAX francfortois s'est envolé de 2,45 %, à 5.247,28 points, et l'Ibex madrilène, de 2,13 %, à 10.369,80 points?Au total, le CAC 40 s'est envolé de 13 % depuis le 10 juillet ; le Dow Jones Stoxx 600 a engrangé 11,4 % et il pourrait encore grimper ? de 11 % ? d'ici à la fin 2009, d'après un sondage réalisé par l'agence Bloomberg auprès d'une dizaine de stratégistes. À l'appui de cet optimisme : les résultats des entreprises.Ce sont, en effet, les comptes semestriels publiés par les sociétés américaines et européennes depuis le 7 juillet qui ont redonné de l'allant aux places européennes. Celles-ci avaient faibli fin juin, après leur rally entamé le 9 mars, les investisseurs attendant des signes tangibles de reprise économique. Or, sur les 61 sociétés du Dow Jones Stoxx 600 qui ont présenté leurs comptes du premier semestre, pas moins de 36 ont dégagé des résultats supérieurs aux prévisions des analystes sondés par Bloomberg. Des performances qui témoignent de la rapidité avec laquelle les entreprises se sont adaptées à la crise économique, au prix de réductions des coûts drastiques. Hier, les investisseurs ont ainsi applaudi les résultats de nombre de sociétés européennes, du groupe pharmaceutique Roche au fabricant de robots ABB, en passant par la banque Credit Suisse.large fourchetteOutre les comptes des entreprises, un indicateur macroéconomique a suscité l'enthousiasme des investisseurs hier : la hausse de 3,6 % des reventes de logements aux États-Unis en juin, une progression plus forte qu'anticipé par les économistes. Surtout, il s'agit du troisième mois de hausse d'affilée. Tout un symbole, la crise immobilière américaine étant en grande partie à l'origine de la crise économique mondiale. Dans ce contexte, les valeurs liées à la conjoncture, comme les financières ou l'industrie de l'automobile, ont fortement progressé, hier. L'assureur Axa a bondi de 5,02 %, à 14,41 euros, la Société Généralecute; Générale, de 2,28 %, à 43,67 euros, le constructeur automobile Renault a gagné 2,71 %, à 27,97 euros, et son concurrent PSA Peugeot-Citroën, 1,32 %, à 19,17 euros. Outre Axa, deux autres valeurs du CAC 40, Pernod-Ricard et Saint-Gobain, ont gagné plus de 5 %.Jusqu'où la hausse ? Hier, ce n'est qu'après une valse-hésitation que les indices européens ont confirmé leur progression. Il faut dire qu'ils « semblent désormais correctement valorisés », souligne la société de gestion Groupama Asset Management. Selon les données de Bloomberg, le PER (« price earning ratio », ou cours sur bénéfice par action) du Dow Jones Stoxx 600 s'élèverait ainsi à 26. Un multiple inégalé depuis janvier 2004, qui correspondait à la sortie de la crise économique de 2003.Bien évidemment, des prises de bénéfices ne sont pas à exclure : d'après Ad van Tiggelen, stratégiste chez ING Investment Management, les marchés d'actions européens devraient évoluer dans une large fourchette au cours des prochains mois, avec certes un potentiel de hausse de l'ordre de 10 %, mais également un risque de baisse de 15 % environ. Une amplitude qui risque bien d'être alimentée par la faiblesse des volumes de transactions au cours de la période estivale. Illustration de la méfiance d'Ad van Tiggelen, le stratégiste conseille désormais aux gérants de portefeuilles de privilégier les secteurs défensifs, c'est-à-dire peu sensibles à l'évolution de la conjoncture économique, ainsi que les valeurs de rendement.
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