Autonomie  : l'État lâche un peu la bride aux universités

enseignement supérieurUn peu plus de souplesse dans l'autonomie. C'est ce que réclamaient les présidents d'université. Valérie Pécresse a commencé à leur donner raison, hier, à l'occasion de la signature des contrats quadriennaux 2009-2012 avec 23 établissements de la région parisienne et des académies de Strasbourg et Nancy-Metz (« vague C »). Consciente des critiques concernant les moyens et le contrôle trop « tatillon » de l'administration centrale, la ministre de l'Enseignement supérieur a annoncé une hausse des moyens (+ 67 millions d'euros sur quatre ans) et de nouveaux assouplissements concernant ces contrats d'objectifs et de moyens que les établissements doivent désormais signer avec l'État dans le cadre de l'autonomie.« La modernisation du dialogue contractuel doit se poursuivre pour mieux accompagner encore la marche vers l'autonomie », a déclaré Valérie Pécresse évoquant une stratégie du « sur-mesure ». La circulaire contractuelle émise chaque année sera remplacée par un guide méthodologique pour « définir en toute liberté la stratégie autour de laquelle se nouera le dialogue avec l'État ». Parallèlement, un tableau de bord plus simple sera testé cet été. Toute la procédure sera « rénovée » et clarifiée. Désormais, l'évaluation du précédent contrat, effectuée par l'Aéres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) précédera la signature du suivant, dont le projet sera analysé et « accompagn頻 par l'administration centrale. « L'indépendance de l'évaluation sera ainsi garantie », a assuré Valérie Pécresse, se défendant par ailleurs de vouloir, via l'accompagnement, « reprendre la main de manière déguisée sur la formulation des projets ».« processus évolutif »Pour autant, les présidents d'université relativisent ces gestes. « Il s'agit d'un processus évolutif qui nous donne plus de marge de man?uvre, mais les objectifs sont définis avec des indicateurs de réussite et partagés avec le ministère », rappelle Simone Bonnafous, vice-présidente de la Conférence des présidents d'université (CPU). Par ailleurs, ces contrats ne « pèsent pas lourd » dans les dotations annuelles globales des universités, dont 20 % sont désormais octroyés en fonction de la performance (nouveau système d'allocation des moyens mis en place cette année). Or ce ne sont que 20 % de cette part qui sont négociés via les contrats quadriennaux. Valérie Pécresse a certes fait un geste hier en annonçant que 70 millions d'euros seront déplacés de la dotation annuelle vers le dialogue contractuel. Mais les présidents d'université attendent surtout la refonte du système d'allocation des moyens, récemment préconisé par un rapport du Sénat. Valérie Pécresse a promis qu'il évoluerait en 2010. Clarisse Jay
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