Marco Tinelli, PDG de Fullsix, électron libre de la communication

ortraitÊtre un patron « pas au service de ses actionnaires » : Marco Tinelli, le fondateur et président du réseau de communication interactive Fullsix, en a fait sa profession de foi. Cet entrepreneur de 40 ans monte sa première entreprise lorsqu'il est encore étudiant en école d'ingénieurs à Paris, « où je me suis assez vite ennuy頻, confesse-t-il. « Du coup, j'ai joué au rugby, passé une maîtrise d'histoire et surtout monté plusieurs boîtes dans les services sur Minitel. » Déstockage de voyages, soutien scolaire à distance ou encore mutuelle étudiante, ces premières entreprises remportent un petit succès.À la fin de ses études, Marco Tinelli décide de céder ces entreprises de jeunesse. « Mais je les ai plutôt mal revendues », reconnaît-il. Une mauvaise affaire qui lui reste en travers de la gorge. Suffisamment pour le pousser à se former sur les aspects moins glamour de l'entreprise. Il entre alors chez la société d'audit américaine Arthur Andersen, où il planche sur la fusion-acquisition, la gestion ou encore les ressources humaines. Une expérience « ennuyeuse et formatrice », qu'il arrête finalement pour entrer en 1994 chez le numéro un français de la communication, le groupe Publicis. « Maurice Lévy, à qui j'avais revendu une de mes première boîtes, m'a demandé de développer un pôle numérique », se souvient Marco Tinelli.Mais le mode de fonctionnement d'un grand groupe use rapidement ce caractère bien trempé. Et, en 1997, il quitte le bateau avec quelques managers pour monter son propre réseau publicitaire. « On a regardé plusieurs agences, car j'ai toujours été convaincu qu'il fallait d'abord disposer d'un réseau international pour se lancer », explique Marco Tinelli. Il trouve son bonheur au sein groupe Grey, alors dirigé par Jacques Hébert. « Il nous a donné accès au réseau de Grey, en échange d'une partie du capital de la nouvelle structure, baptisée Grey Interactive », détaille Marco Tinelli.Une liberté qui déplaîtAprès quelques années, la cohabitation devient, une fois de plus, difficile. « Les agences traditionnelles ont beaucoup de mal à bouger, notamment à cause d'une organisation trop hiérarchisée. » Et au bout d'un moment « ça bloque », confesse-t-il. Lorsque la bulle Internet éclate en 2001, Grey Interactive compte environ 200 salariés et développe ses propres filiales à l'international? sans attendre le feu vert de son actionnaire. Une liberté qui déplaît fortement. « On m'a expliqué que je ne respectais pas les règles non écrites du groupe », s'étonne encore Marco Tinelli.Marco Tinelli opère alors un rapprochement avec Inferentia, une société italienne numérique au bord du dépôt de bilan, mais cotée en Bourse. La structure de Marco Tinelli se fait racheter et les deux boîtes fusionnent pour devenir Fullsix. Un tour de passe-passe qui permet à Marco Tinelli de sortir du groupe Grey. « J'ai ensuite passé quelques années à redresser les activités en Italie, mon pays d'origine, puis à développer le réseau international. »Aujourd'hui, Fullsix compte près de 800 collaborateurs, a dégagé 76 millions de revenus en 2008 et vient de faire une entrée au top 50 des agences de communication dans le monde (selon Ad Age). Mais, en 2006, une brouille personnelle éclate entre deux actionnaires minoritaires du groupe, l'Italien Marco Benatti et sir Martin Sorrell, le patron de WPP, l'actuel leader mondial de la communication. Une querelle qui finit devant les tribunaux.« On s'est retrouvé au milieu d'une guerre entre actionnaires, qui ont chacun considéré que j'étais contre eux. » Marco Tinelli demande alors à racheter Fullsix, mais Martin Sorrell s'y oppose. Pour contourner ce refus, Marco Tinelli fait cette fois appel au fonds d'investissement Cognitas et rachète progressivement toutes les activités internationales de Fullsix. L'indépendance gagnée, Marco Tinelli se satisfait aujourd'hui de la collaboration avec Cognitas? jusqu'au prochain coup d'éclat.
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