Wall Street ne parvient pas à reprendre confiance

« La communauté des investisseurs semble prise dans un tourbillon de peur, de méfiance et de paranoïa », constatait en début de semaine Tobias Levkovich, stratégiste chez Citigroup, tout en décrivant un état d'esprit binaire. Soit la situation économique s'améliore bientôt, soit l'économie américaine fait face à une catastrophe. Un plan de relance à 787 milliards de dollars, un plan d'assainissement des bilans des banques et de réanimation du crédit à 2.000 milliards de dollars promis par le secrétaire d'État au Trésor, Timothy Geithner : rien n'y fait. Wall Street ne reprend pas confiance, toute intervention de ce responsable étant même source de nombreuses angoisses de la part des investisseurs. Lundi, l'indice S&P 500 est tombé sous son point bas du 20 novembre dernier, établi à 752,44 points en clôture, retrouvant ainsi ses niveaux d'avril 1997. Et si l'indice se reprenait hier de 0,85 % à 749 points à la mi-journée, certains surveillaient le cap de 741,02 points (point bas en séance du 21 novembre), craignant que cette digue ne vienne à son tour à céder.« incertitudes »« Les investisseurs restent très sceptiques quant à la santé de notre système financier », souligne John Carey, chez Pioneer Investments. Le spectre de la nationalisation est revenu hanter les marchés, affaiblissant notamment Citigroup. Et les regards sont à nouveau tournés vers AIG. Hier, devant la Commission bancaire du Sénat, le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, n'a pas caché que cela « prendra du temps » pour que le plan de sauvetage parvienne à stabiliser le système financier. « Si les mesures prises par l'administration, le Congrès et la Réserve fédérale réussissent à rétablir une certaine forme de stabilité financière ? et dans ce seul cas, à mon avis ? il y a une chance raisonnable que la récession actuelle se termine en 2009 et que 2010 soit une année de reprise », a prédit le banquier central, tout en soulignant une « incertitude considérable ».« Les investisseurs s'inquiètent de la hausse du chômage, du recul de la production industrielle, du ralentissement des économies étrangères, des politiques gouvernementales confuses et très chères, du marché immobilier affaibli et de l'état de la confiance des consommateurs », énumère John Carey. L'indice de confiance des consommateurs, calculé par le Conference Board, est tombé ce mois-ci à 25 points ? du jamais-vu depuis 1967. Les derniers mois ont vu de fortes révisions des prévisions de croissance pour 2009. « Pas une économie importante d'Amérique du Nord, d'Europe, d'Asie ou d'Amérique latine n'a été épargnée. Et l'ampleur des révisions s'accélère », constate Alec Young, chez Standard and Poor's. Sans surprise, les estimations sur les résultats des sociétés ont suivi, pesant sur les marchés. Les spécialistes attendent désormais une chute de 14,4 % des profits pour le S&P 500, après un repli de 13,9 % en 2008. Un tableau qui ne pousse pas à l'initiative. C. FR.
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