Dette LBO  : la hiérarchie bancaire bouleversée

Difficile pour un fonds d'investissement de passer entre les fourches Caudines des banques pour obtenir un prêt lors du montage d'un LBO (rachat par effet de levier). Entre 2007 et 2008, le volume global de prêts accordés dans le cadre d'une opération de LBO s'est effondré de plus de 80 %, passant de 721,7 milliards de dollars à 135 milliards, selon Thomson Reuters.Les leaders d'hier ont largement levé le pied. JP Morgan, qui avait prêté plus de 113 milliards de dollars aux investisseurs en 2007, a resserré les cordons de sa bourse, ne versant que 5,57 milliards l'année dernière. Finalement, ce sont les banques qui ont relativement moins réduit que les autres leur voilure qui ont fait un bond dans le classement. Ainsi, Royal Bank of Scotland, qui n'a divisé « que » par cinq son volume de prêts LBO, est en tête en 2008, avec 10,56 milliards de dollars. Dans le top 10, seul Commerzbank s'est montré plus dépensier en 2008 (+ 22,5 %), passant de la vingtième à la cinquième place.BNP Paribas très prudenteEn France, le marché subit tout autant la dépression du système bancaire. En un an, la valeur des prêts accordés dans le cadre d'opérations à effet de levier a chuté de 86,1 %. Calyon, la banque d'investissement de Crédit Agricole SA, est le seul établissement bancaire à avoir prêté plus de 1 milliard en 2008 (1,98 milliard). BNP Paribas, la plus active en 2007, s'est montrée très prudente l'année dernière, en divisant par plus de 14 son activité.Seul bémol, la chute est beaucoup plus prononcée en valeur qu'en volume. Le nombre de dossiers traités par les banques est passé de 58 (pour 46,56 milliards de dollars) à 30 (6,45 milliards) entre 2007 et 2008. Conclusion : les établissements bancaires rechignent moins à prêter sur les opérations de plus petite taille. Une tendance forte largement ressentie par les fonds d'investissement. En France, seule une opération a été conclue au-delà du milliard d'euros l'année dernière (Converteam).L'avenir dira si les nouveaux leaders de 2008 ont eu raison de donner un coup de fouet à leur activité de financement de LBO. Au vu des déboires du moment du marché du capital-investissement, rien n'est moins sûr.
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