Le rebond de la consommation ne durera pas

C'est une statistique qui devrait apporter un peu d'eau au moulin à ceux qui pensent qu'un plan de relance par la consommation peut attendre. Tout du moins pour l'instant. Alors que le moral des ménages ne cède qu'un point en février pour s'établir à un niveau que les économistes ne jugent pas si catastrophique, les Français ont retrouvé le chemin des rayons et des concessions automobiles. Selon l'Insee, les dépenses des ménages en produits manufacturés, qui représentent environ un quart de leur consommation totale, ont augmenté de 1,8 % en janvier, effaçant le repli de 0,9 % observé en décembre.Dans le détail, les achats de textile-cuir ont bondi de 4,7 %, période des soldes oblige. Soutenues par la prime à la casse gouvernementale et par les rabais de plus en plus fréquents que les concessionnaires consentent, les ventes d'automobiles ont, quant à elles, augmenté de 2,8 %, ce qui porte leur progression par rapport à janvier 2008 à 7,8 % ! Une bonne nouvelle pour un secteur désormais sous perfusion même si, comme le précise Olivier Gasnier à la Société Générale, « ce dynamisme devrait être insuffisant pour tirer la production ». Les dépenses en équipement du logement ont pour leur part accéléré de 3 %.niveau de l'inflation Cette tendance est-elle durable ? Les économistes n'y croient guère. Malgré un taux d'épargne très élevé (15,9 %) et le retour à un très faible niveau de l'inflation, celle-ci étant passé de 3,6 % à 0,7 % entre juillet et janvier en rythme annuel. « Ce qui sera gagné en termes de pouvoir d'achat par le recul de l'inflation sera reperdu, au moins en partie, par la dégradation de la situation sur le marché du travail », explique Alexander Law chez Xerfi. Ainsi, selon l'enquête de conjoncture de l'Insee, l'opinion sur l'évolution passée et future de la situation financière personnelle et le niveau de vie se dégradent, tandis que le solde relatif à l'opportunité de faire des achats importants perd 3 points.En attendant, inflexible, Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, estime que ces chiffres confirment « le gouvernement dans son choix de soutenir en priorité l'investissement pour relancer la croissance et préparer l'avenir ». Fabien Piliu
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