La baisse des prix des mémoires, qui avait commencé début 2007 en raison des fortes surproductions de l'industrie, est désormais stabilisée. Tous les intervenants de ce marché ont enregistré des pertes au prermier trimestre, mais leurs publications et commentaires ont plutôt soulagé les marchés. Le japonais Toshiba, numéro deux mondial des mémoires Flash Nand, a annoncé une perte opérationnelle considérable, mais moins élevée que prévu, grâce à un rebond des prix de ces produits, utilisés dans les appareils photos et autres lecteurs MP3. Le sud-coréen Hynix, numéro trois du secteur, qui a publié hier sa sixième perte trimestrielle d'affilée, a mentionné une hausse des prix de 10 % de ce type de mémoires sur le dernier trimestre. Sur les mémoires DRAM, utilisées dans les ordinateurs, le groupe a fait état d'une baisse de 7 % des prix sur le trimestre, après une dégringolade de 43 % sur le trimestre précédent. Sur les marchés spot, les prix de DRAM ont grimpé de 28 % depuis la mi-mars, selon DRAMeXchange.« Je pense que l'on a clairement touché un point bas, car la crise avait démarré tôt, début 2007 », observe Benoît Flamant, directeur général d'IT Asset management. « Le destockage a été très violent, très rapide, et les prévisions des sociétés exagérément revues à la baisse. La question, désormais, est celle de la reprise de la demande », ajoute-t-il.la visibilité reste faibleLa crise avait commencé début 2007 dans ce secteur très cyclique, une forte demande entraînant d'importantes surproductions, qui s'étaient ensuite traduites par une dégringolade des prix des mémoires. La crise financière n'a ensuite fait qu'amplifier les difficultés de l'industrie, très capitalistique, poussant l'allemand Qimonda à déposer le bilan et d'autres acteurs à une quête désespérée d'argent frais, public ou privé. Les réductions de productions opérées en catastrophe par l'ensemble des fabricants ont depuis permis d'interrompre la glissade des prix. Mais la visibilité reste faible, en l'absence de signaux tangibles de reprise de la demande.Samsung, le numéro un mondial du secteur, qui a annoncé hier des résultats supérieurs aux attentes, grâce à son activité de téléphones mobiles, s'est montré prudent sur le calendrier d'une éventuelle reprise. « Il est encore prématuré d'attendre un redressement de l'économie mondiale, ainsi que de la consommation des ménages », ont estimé ses dirigeants. À cet égard, l'optimisme du japonais Elpida, numéro trois mondial de la DRAM, qui a récemment indiqué qu'il comptait rapidement augmenter ses prix de 50 %, laisse nombre d'observateurs sceptiques. Le cabinet iSuppli a cette semaine jugé que « des fabricants de mémoires essayent de donner une image trop optimiste de l'activité en évoquant un possible rebond du marché. Nous pensons qu'un vrai redressement de la demande et de la profitabilité n'est pas imminent ». O. H.BLOOMBERG NEWS

latribune.fr

12 Mai 2009, 1:41

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