Pas de cadeaux du ciel pour le commerce

Ne pas gaspiller. C'est le maître mot de Mme Ma, une quinquagénaire cadre en entreprise à Shanghai. « Pas de banquet cette année, confie-t-elle. L'important, c'est l'ambiance familiale. » En 2008, pour fêter l'année du rat, elle avait réservé une table à 1.500 euros dans son restaurant sichuanais préféré. Cette fois, pour l'année du b?uf, elle est descendue à 250 euros.Mme Ma n'est pas la seule à rogner sur les dépenses. Selon une étude de l'institut d'enquête pékinois China Mainland Marketing Research Co, réalisée dans 16 grandes villes dont Pékin et Shanghai, les familles qui réveillonnent pour plus de 300 euros ne représentent plus que 1 % des foyers, soit une proportion en baisse de 20 % par rapport à l'an dernier. Des chiffres qui angoissent fortement les commerçants. En effet, la semaine du Nouvel An est chaque année l'un des pics de consommation.« guerre des prix »Sans perdre de temps, les supermarchés et les grands magasins ont lancé une « guerre des prix » inédite pour une Golden Week. À Shanghai, le Printemps a distribué une « enveloppe rouge » de 5 euros pour 45 euros d'achats dans tout le grand magasin pendant les trois jours précédant le Nouvel An. Chez Carrefour, les promos ont démarré fin décembre et durent jusqu'au début février. De la nourriture aux spiritueux en passant par l'électroménager, les rabais concernent tous les rayons, une première depuis l'implantation de la firme sur le marché chinois en 1995. Il est vrai qu'au dernier trimestre 2008 les ventes du géant français ont chuté de 3,3 %.Paradoxalement, cette consommation en berne n'apparaît guère dans les statistiques officielles. En novembre, les ventes de la distribution en Chine grimpaient de 20,8 % par rapport à novembre 2007, après une augmentation de 22 % en octobre. Des chiffres remis en cause par beaucoup d'économistes. Une enquête téléphonique de l'institut Data Driven Marketing Asia montre que 60 % des consommateurs prévoient de dépenser moins cette année.des rabais dangereuxMais, attention, les rabais peuvent être dangereux pour les marques étrangères, qui comptent souvent sur une réputation de qualité pour rivaliser avec des marques locales moins chères. Pour Carol Potter, directrice du cabinet de conseil BBDO/Proximity China, « les clients chinois sont dans une situation financière délicate, donc il est fondamental que la marque ait la plus grande valeur émotionnelle possible ». Joris Zylberman, à Shanghai
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