Les obligations catastrophe, une alternative en temps de crise

Le marché, encore relativement confidentiel, des obligations catastrophe pourrait connaître un nouveau départ à la faveur de la tempête financière. En tout cas, Christophe Fritsch, responsable de l'équipe « insurance linked securities » (titres créés pour transférer un risque d'assurance ou de réassurance aux marchés de capitaux) chez Axa IM, y croit. « Alors que l'environnement économique pèse sur la plupart des actifs financiers, les obligations catastrophe sont un choix judicieux dans une optique de diversification de portefeuille ». Pour ces titres, le principal facteur de performance est en effet la survenance d'événements naturels. Ils sont donc largement décorrélés des autres actifs financiers. De plus, les obligations catastrophe permettent actuellement de couvrir une quinzaine de risques sans lien les uns avec les autres. De quoi construire un portefeuille diversifié et attirer une gamme plus large d'investisseurs. Jusqu'à l'année dernière, la demande émanait surtout de hedge funds ou de fonds spécialisés dans les titres assurantiels.Concrètement, les détenteurs d'obligations catastrophe touchent un taux variable (le produit du placement des fonds levé auquel s'ajoute une prime payée par l'assureur) et lorsque les titres arrivent à échéance, si l'événement (séisme, tsunami, tempête?) spécifié à l'avance ne s'est pas produit, le principal leur est remboursé. Sinon, ils doivent renoncer à une partie ou à la totalité de leur créance.Du point de vue des assureurs, l'émission d'obligations catastrophe présente l'avantage de réduire le besoin en capital réglementaire. Quant au surcoût par rapport au recours à un réassureur traditionnel, longtemps considéré comme un frein au développement de ce marché, il s'est réduit avec la multiplication des émissions et la standardisation de la documentation juridique. « On dénombre maintenant entre 100 et 150 obligations catastrophe sur le marché secondaire et il y a une trentaine d'émissions par an, auxquelles il faut ajouter les opérations privées », explique Christophe Fritsch. Après l'émission de 200 millions de dollars de « cat bonds » par Scor (Atlas V) le 19 février dernier (la première de ces six derniers mois), le dégel du marché ne demande qu'à se confirmer.
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