La contestation monte contre les stock-options

Ivan Bestavec AFP Ils ne sont pas concernés par les nouvelles règles que le gouvernement s'apprête à prendre par décret, interdisant les stock-options et bonus dans les sociétés aidées par l'État, leur entreprise ne prépare aucun plan social, mais ils ont cédé sous la pression de leurs salariés, de l'opinion publique et de l'Élysée : le PDG de GDF-Suez, Gérard Mestrallet, et son vice-président, Jean-François Cirelli, ont annoncé hier qu'ils renonçaient aux stock-options qui leur avaient été accordées au titre de l'année 2008. Ils suivent en cela les dirigeants de la Société Généralecute; Générale, qui ont abandonné la semaine dernière des stock-options tout juste attribuées.MobilisationUn mouvement de grève, entamé lundi, sur les sites de stockage de gaz et les terminaux méthaniers de GDF-Suez, s'était amplifié hier matin lors de l'annonce de l'octroi de 830.000 stock-options à Gérard Mestrallet et 300.000 à Jean-François Cirelli. Des stock-options exerçables à partir de 2012, dont la valeur avait été estimée, lors de leur attribution en novembre, à 7,7 millions d'euros pour Gérard Mestrallet et à 2,8 millions pour Jean-François Cirelli. « Un peu de retenue conviendrait », avait déclaré le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, avant l'annonce de ce renoncement.Ce nouvel épisode du feuilleton des rémunérations patronales témoigne de la montée en puissance de la polémique. Pour la première fois, ce sont des patrons d'une entreprise en bonne santé, ne bénéficiant pas d'aide de l'État, qui se voient contraints de renoncer à leur rémunération variable : nul ne peut s'offusquer d'un quelconque dégraissage chez GDF-Suez. L'argument avancé par les syndicats, qui ont dénoncé l'attribution de ces stock-options, est la très faible hausse des salaires prévue pour 2009. Les syndicalistes de l'entreprise gazière estiment d'ailleurs que « les salariés restent mobilisés pour préserver leur pouvoir d'achat ».Par la voix du secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant, l'exécutif a confirmé hier l'instauration d'un cadre contraignant concernant les rémunérations variables attribuées aux dirigeants des entreprises aidées par l'État (lire « La Tribune » d'hier). « Le décret va être pris la semaine prochaine pour fixer les conditions dans lesquelles est interdite l'allocation de stock-options ou d'autres avantages, lorsque les entreprises bénéficient du soutien de l'État », a-t-il déclaré sur France 24. « C'est plus rapide et plus facile de passer par cette voie plutôt que par la voie législative », a précisé Claude Guéant à l'AFP. Le député socialiste Didier Migaud a jugé, lui, que « la voie législative est préférable » et « tout aussi rapide ». n Lire aussi page 21.
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