Un baril en peine de boussole

chronique des marchésMais où va le baril de pétrole ? La question taraude les experts de l'Institut français du pétrole. À tel point qu'Olivier Appert, son président, a tenté un exercice périlleux hier : prévoir le cours de l'or noir pour 2009. Les inconnues restent nombreuses : les pays de l'Opep continueront-ils à respecter les quotas, comme ils semblent le faire en ce début d'année ? Quid des tensions au Proche-Orient ? À quel rythme peut être mis en ?uvre le New Deal d'Obama ? En fonction de ces différents paramètres, l'IFP anticipe que le baril évolue dans un couloir compris entre 30-40 et 60 dollars, avec un redémarrage au second semestre. Encore faut-il s'entendre sur le pétrole de référence. Pour l'IFP, la référence américaine du West Texas Intermediate (WTI), dont les cours sont tombés 10 dollars en dessous du brent mi-janvier alors que les cuves destinées à recevoir du WTI étaient pleines, est trompeuse. « Pas un seul baril de WTI n'est commercialisé en dehors de cette microrégion de l'Oklahoma, autour de Cushing. En quoi le WTI peut-il être représentatif de la demande chinoise ? » s'interroge le spécialiste. D'autant que le WTI n'en est pas à son premier mouvement de yo-yo : en 2007, ses cours avaient dégringolé alors qu'un problème de pipeline empêchait le précieux combustible de quitter les cuves de Cushing. La référence européenne, le brent de la mer du Nord, qui a marqué des points ces derniers temps alors que le WTI divaguait, renvoie à un marché un peu plus large. Mais pas forcément plus fiable. La production de brent s'épuisant, des huiles provenant d'autres champs de la mer du Nord sont traités sous le nom de brent. Tous ces efforts pour pas grand-chose : au maximum, 300.000 barils changent de mains quotidiennement? alors que la planète en brûle 85 millions. Et sur les marchés à terme, les échanges représentent un volume trois fois plus important. Et les autres qualités ne présentent pas grand intérêt : les pétroles arabes légers, comme l'oman ou le dubaï, sont susceptibles d'être manipulés puisqu'ils sont produits par une compagnie nationale, et les bruts asiatiques, destinés à être consommés sur place, ne sont presque pas commercialisés. Les temps sont durs pour le baril. Aline Robert300.000 barils changent de mains quotidien-nement? alors que la planète en brûle 85 millions.
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