chronique sur le vifSavez-vous à quoi on reconnaît que le monde est en crise ? Regardez les lèvres des femmes, plus elles sont rouges ou brillantes, plus le monde va mal. Ce lien explicatif, on le doit à Leonard Lauder, PDG d'Estée Lauder, qui, après les attentats terroristes de New York le 11 septembre 2001, avait constaté une hausse de 11 % des ventes de rouge à lèvres durant l'automne de cette année-là. Il en conçut un « Lipstick Index », un indice du rouge à lèvres, censé mesurer l'état d'esprit et le comportement reflétés par la situation économique du moment. Une théorie en partie corroborée par des études récentes. Le site d'informations des professionnels de la beauté, Premiumbeautynews.com, relevait avant Noël 2008 qu'une enquête réalisée auprès de 2.000 ménages américains par la société LEK Consulting indiquait que même si les cosmétiques et la lingerie fine sont considérés comme des produits superflus, il n'en reste pas moins que le consommateur n'est pas disposé à renoncer à de tels achats même par temps de crise. Pour ces spécialistes, les consommatrices trouvent là l'occasion de se sentir mieux à moindre prix, et l'achat du rouge à lèvres est l'illustration d'un tel comportement. « The Economist » s'est également penché sur le sujet. À partir des données historiques compilées depuis la Grande Dépression par la société de conseils Kline & Company sur le cas des États-Unis, l'hebdomadaire britannique souligne que cette corrélation est loin d'être aussi solide que le pensait Leonard Lauder (voir graphique). Il n'empêche que, ces derniers temps, avec la crise financière, la plus importante depuis des décennies, les petits bâtons rouges se vendent plutôt bien. Comme si, lorsque tout va mal, le désir d'être séduisante était l'une des meilleures réponses à la grisaille des temps présents. Pour Premiumbeautynews.com, nous sommes désormais rentrés dans une période qualifiée joliment de « chic austère ».npar Robert Jules, journaliste à « La Tribune»

latribune.fr

09 Févr 2009, 15:20

Partager :