Time Warner entame son divorce avec AOL

InternetLa fusion à 165 milliards de dollars, emblème de la bulle Internet des années 2000, aura été un échec complet. Time Warner poursuit son recentrage vers les activités de contenu, comme l'a promis le PDG Jeff Bewkes. Après avoir procédé à la scission de Time Warner Cable, le PDG a annoncé hier que le géant des médias se séparera « vers la fin de l'année » de sa filiale Internet AOL. L'opération mettra un terme à l'un des mariages les plus coûteux et controversés entre deux entreprises américaines. « Nous estimons qu'une séparation est la meilleure solution tant pour Time Warner que pour AOL », a sobrement commenté le responsable qui a pris les commandes de Time Warner début 2008 afin de réorganiser le groupe (Warner Bros, CNN, HBO?).Faute d'avoir cédé AOL ou conclu un partenariat avec Yahoo, MSN ou Google, Time Warner va l'introduire en Bourse. Les actions d'AOL seront distribuées aux actionnaires de Time Warner, dans le cadre d'une transaction exonérée d'impôts. Au préalable, le conglomérat portera sa participation dans AOL à 100 % en reprenant au troisième trimestre les 5 % détenus par Google. AOL continuera à être piloté par Tim Armstrong, un ancien de Google, qui aura fort à faire.Time Warner assure que, en recouvrant son indépendance, AOL, fort de ses 107 millions de visiteurs uniques par mois aux États-Unis, bénéficiera d'une « flexibilit頻 propre à développer son « potentiel ». Mais la société Internet accuse de graves difficultés : ses revenus publicitaires se sont effondrés de 20 % au premier trimestre, après une chute de 18 % au trimestre précédent. À la fin 2008, AOL comptait 6,9 millions abonnés payants, soit quatre fois moins que lorsque la fusion avec Time Warner a été conclue en 2001. déconvenueAnalyste chez Miller Tabak & Co, David Joyce estime qu'AOL pourrait perdre 550.000 abonnés supplémentaires au deuxième trimestre. La « totale séparation structurelle et juridique » interviendra sans que Time Warner soit parvenu à redresser AOL.Au lendemain de leur mégafusion, le groupe AOL Time Warner accusait une perte nette de 99 milliards de dollars en 2002. Les artisans du mariage seront rapidement débarqués, le nom Time Warner, repris dès 2003, et le groupe sera contraint de verser 2,4 milliards de dollars pour mettre fin à un procès sur les conditions de la fusion. La future valorisation d'un AOL indépendant pourrait décevoir ses actionnaires. En 2005, la prise de participation de Google valorisait AOL 20 milliards de dollars. En janvier dernier, sa valeur était retombée à 5,5 milliards de dollars. Éric Chalmet, à New York
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