Les convertibles retrouveraient les faveurs des marchés

Elles sont considérées comme le livret A des investisseurs institutionnels. Mais ce placement a lui aussi bu un bouillon. Selon une étude de Schroders, ce compartiment affiche des encours de plus de 480 milliards d'euros, en baisse de 30 % par rapport au début de 2006. Ces obligations assorties d'une option d'achat d'actions « ont été confrontées à une conjonction d'éléments défavorables, entraînant une dislocation complète de leur marché faute d'acheteurs en face de ces flux de ventes massifs », explique Pierre-Luc Charron, gérant convertibles chez Société Générale Asset Management. assèchement du créditLes raisons de ce vent de panique sont connues : un assèchement du crédit, empêchant les hedge funds et autres fonds d'arbitrages, très friands de ces titres, de se refinancer, alors même que leurs clients rapatriaient leurs avoirs. Sans oublier un effondrement des marchés d'actions, rappelant à tous, que les évolutions des convertibles dépendent très étroitement des variations de leur « sous-jacent ». Et pourtant, les obligations convertibles font l'objet de diverses notes et synthèses incitant à un retour sur ces titres hybrides. Avec un argument de poids, exposé par Nuno Texeira, directeur général adjoint de Schroders France : « L'effondrement de leurs cours a entraîné un franchissement à la baisse de leur plancher obligataire, les rendant moins chères que des obligations classiques. Aujourd'hui, il ne semble pas pertinent d'exercer un droit à la conversion ramené à zéro. Mais la situation pourrait évoluer si les marchés actions se reprennent. » Fabienne Tokay-Girard, responsable de la gestion obligations convertibles chez Mandarine Gestion, enfonce le clou : « Elles sont moins chères que les instruments de trésorerie de très court terme. » « Les convertibles mixtes et obligataires semblent plus attractives que celles à caractère action. Elles permettent de récupérer une partie de la valorisation perdue grâce à l'appréciation des spreads de crédit des émetteurs, ainsi qu'à la réduction de leur décote théorique », précise Pierre-Luc Charron. prudence et sélectivitéQuant à la désertion des hedge funds, elle semble progressivement comblée par les achats de gérants de fonds obligataires classiques, à la recherche de compléments de rendements pour doper les performances de leurs portefeuilles. Mais de là à s'y ruer? La stratégie des gérants tient en deux mots : prudence et sélectivité. D'abord, comme le rappelle Antony Vallée, gérant chez JP Morgan France, la vigilance s'impose « quant à la liquidité de ce qui demeure un marché de flux ». Or, malgré la stabilisation des cours, les émissions de titres n'ont pas retrouvé le niveau du premier semestre 2008. Et ce, du fait de spreads de crédit toujours élevés, reflétant une crainte de défaillances en cascade chez les émetteurs, d'où les appels à la rigueur dans la sélection des titres. « Il est préférable d'envisager un retour sur les convertibles à travers une diversification globale, géographique et sectorielle, privilégiant les entreprises peu sensibles aux cycles économiques », insiste Nuno Texeira. Et surtout de se livrer à un examen approfondi des conditions d'émission : maturité des titres, qualité de la signature ou notation de l'émetteur. Ce qui élimine les convertibles synthétiques émises par les banques et assurances. n++BSD ++ NePas supprimer n signature++BSF ++
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